Sarthe

73 ans après sa mort en Indochine, le sergent Lépine enfin honoré au monument aux morts de Mézeray

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Un nouveau nom a été inscrit sur le monument aux morts de Mézeray / DR

Une cérémonie émouvante s’est tenue à Mézeray pour inscrire le nom du sergent Roger Henri Lépine, mort pour la France en 1952. Un hommage attendu depuis plus de sept décennies.

Une reconnaissance longtemps oubliée

Dimanche 28 septembre 2025, le monument aux morts de Mézeray a accueilli une cérémonie d’une forte intensité symbolique. Pour la première fois, le nom du sergent Roger Henri Lépine, natif de la commune et décédé en Indochine en 1952, y a été gravé. Malgré son engagement dans l’armée française et son statut de « mort pour la France », son nom n’avait jamais figuré sur le monument. Devant une centaine de participants, dont une cinquantaine de porte-drapeaux, anciens combattants et élus locaux, la commune a ainsi réparé un oubli de l’histoire.

Un destin marqué par l’engagement militaire

Né le 5 octobre 1928 à Mézeray, Roger Lépine s’engage volontairement à 18 ans, en 1947, au sein de l’armée blindée. Rapidement parachutiste, il est envoyé à Saïgon en pleine guerre d’Indochine avec le 2ᵉ Bataillon colonial de commandos parachutistes. Après un premier retour en France, il reprend du service et repart en opération. Sur le plan personnel, il se marie en novembre 1951 et devient père d’une petite Madeleine l’année suivante. Mais le conflit le rattrape : gravement blessé lors d’un accrochage au Tonkin, à Hoa Binh, il meurt à l’hôpital militaire d’Hanoï le 2 février 1952, à seulement 23 ans. Il sera nommé sergent à titre posthume et décoré de plusieurs distinctions, dont la Croix de Guerre.

Une famille retrouvée à temps pour l’hommage

Si ce nom rejoint aujourd’hui les autres héros de Mézeray, c’est grâce aux recherches de Stéphane Gautier, président de la section UNC/AFN de la commune. Découvrant l’histoire du sergent Lépine en 2024, il lance un appel sur les réseaux sociaux pour retrouver ses descendants. Une démarche fructueuse : la petite-fille voit le message, alerte sa grand-mère — la veuve du sergent — et la famille fait surface trois semaines seulement avant la cérémonie. Ce jour-là, la fille du soldat, Madeleine, son enfant et ses deux petites-filles ont pris part à l’hommage, déposant la mémoire de Roger Lépine à sa juste place : au cœur de sa commune d’origine, parmi ceux qui ont donné leur vie pour la France.

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