Christophe Béchu

Christophe Béchu : entre développement maîtrisé, sécurité et ambitions nationales, le maire d’Angers se confie à France 3

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Christophe Bechu Maire d’Angers – Crédit Alexis Jumeau/ABACAPRESS.COM

Virginie Charbonneau, journaliste pour France 3 Pays de la Loire, a reçu Christophe Béchu, maire d’Angers depuis 2014 et ancien ministre de la Transition écologique, dans l’émission Dimanche en Politique. L’entretien a abordé son bilan local, son expérience nationale, le contexte politique et les grands enjeux pour la ville, allant du logement à la sécurité, en passant par la mobilité et l’écologie.

Angers : un développement maîtrisé

Face à la question des 7 000 logements supplémentaires prévus dans l’agglomération, le maire a rappelé la pression sur le marché immobilier tout en mettant en avant les efforts réalisés : « Entre 2014 et 2025, près de 11 500 logements ont été lancés, dont 3 000 pour les étudiants. La crise du logement existe partout, mais nous avons largement augmenté notre rythme de construction. »

Il insiste cependant sur la nécessité de préserver l’équilibre et la qualité de vie : « Angers reste une ville à taille humaine, avec des espaces verts et une densité maîtrisée. Les nouveaux Angevins me demandent souvent : “Pouvez-vous garantir qu’Angers ne deviendra pas Nantes ?” » Nantes est citée en contre-exemple, notamment sur la construction et la sécurité.

Mobilités et cadre de vie

Les déplacements urbains ont connu des évolutions notables : « La part des déplacements en voiture est passée sous les 50 %. Le nombre de déplacements à vélo a doublé. Les nouvelles lignes de tram ont permis une hausse de fréquentation de près de 30 % par rapport à avant Covid. »

Concernant la gratuité des transports, Christophe Béchu précise : « Cela réduirait les services ou augmenterait la fiscalité. L’amélioration passe par la fréquence et la qualité des services. »

Sur le parking de 300 places près du château, critiqué par l’opposition, il défend sa logique : « Ce parking libère de l’espace public pour les piétons et cyclistes, et accompagne la piétonisation de lieux centraux comme la cathédrale et la place du Château. »

Écologie : des actions concrètes

L’écologie est un autre point central de l’entretien : « À mon arrivée, 8 % de bio dans les cantines, aujourd’hui ce chiffre est multiplié par cinq. La végétalisation, les transports publics, le manger local : nous avons renforcé nos engagements écologiques. »

Béchu insiste sur une approche inclusive et pragmatique : « L’écologie, c’est embarquer les citoyens, pas les opposer. Pas de sectarisme, pas de lutte entre automobilistes, cyclistes ou piétons. »

Sécurité : un enjeu central

L’insécurité à Angers a été abordée de manière frontale. Orla Laondès (RN) avait dénoncé la hausse de la délinquance, avec notamment des vols et escroqueries en augmentation de plus de 2 % entre 2023 et 2024, ainsi qu’une tentative de meurtre sur un terrain de football.

Christophe Béchu reconnaît l’importance du sujet : « Se battre contre l’insécurité est le combat de tous. Depuis dix ans, j’ai proposé des mesures que l’opposition a souvent votées contre : caméras, brigades de nuit, chiens policiers, équipements. Nous aurons près de 300 caméras de vidéoprotection et les effectifs de police municipale ont augmenté de 50 %. »

Concernant l’armement des policiers municipaux, il précise : « Initialement, je n’étais pas favorable, mais protéger ceux qui nous protègent fait partie de la mission d’un maire. Le déploiement des armes létales commencera début 2026, d’abord pour les équipes de nuit, puis pour l’ensemble des 75 policiers municipaux. »

Finances : endettement et gestion rigoureuse

Sur les critiques concernant l’endettement de la ville, Béchu répond : « Oui, la dette a progressé, mais dans les mêmes proportions que notre épargne. Notre capacité de désendettement reste sous les seuils critiques. Contrairement à la moitié des villes de plus de 100 000 habitants, nous n’avons pas augmenté les impôts. »

Politique régionale et Horizon

Sur le plan régional, Christophe Béchu est revenu sur la position de Christelle Morançais, présidente de la Région Pays de la Loire, qui a appelé à voter la censure du gouvernement. « Christelle Morançais a exprimé une position individuelle, et elle a été la seule au sein d’Horizon à le faire. Je regrette certaines méthodes, mais chaque collectivité est souveraine. Je n’imagine pas qu’elle puisse commenter au quotidien les choix de la ville, comme je ne commente pas ceux de la région. »

Béchu souligne l’importance de la stabilité politique : « Nous avons besoin d’accords et de budgets clairs. L’instabilité fragilise le pays économiquement, socialement et diplomatiquement. »

Extrême-droite et extrémisme

Sur la question de l’ultra-droite à Angers, notamment le mouvement Alvarium dissous par décision ministérielle, et les violences qui ont suivi, le maire se montre ferme : « Nous avons des nervis dont les comportements sont scandaleux. J’ai plaidé pour la dissolution de l’Alvarium. Mais je mets au même niveau les extrêmes, gauche ou droite, ceux qui prospèrent sur le chaos plutôt que de résoudre les problèmes. L’objectif est que les Angevins continuent à se tenir à l’écart des extrêmes. »

Ambitions nationales et perspectives

Sur le plan politique national, Béchu, numéro deux du parti Horizon, réaffirme : « Je n’aurais pas voté la censure contre Sébastien Lecornu. Notre pays a besoin de stabilité et d’un budget. »

Concernant un troisième mandat et la présidentielle de 2027 : « La décision est prise, l’annonce approche. Mais la vraie question est 2027 pour le pays, avec des enjeux écologiques, économiques et géopolitiques. »

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