Cholet
Procès du feu d’artifice mortel à Cholet: le jugement sera rendu le 26 janvier
Le maire de Cholet (Maine-et-Loire) et cinq autres prévenus, jugés depuis lundi par le tribunal correctionnel d’Angers pour un feu d’artifice qui a fait deux morts et de nombreux blessés le 14 juillet 2022, seront fixés sur leur sort le 26 janvier.
Au dernier jour du procès vendredi, les avocats du maire, Gilles Bourdouleix, ont plaidé la relaxe pour leur client, rejetant toute responsabilité sur son adjoint à la sécurité, l’artificier et l’organisateur du feu d’artifice.
La veille, le procureur Eric Bouillard avait requis deux ans de prison avec sursis et 20.000 euros d’amende contre M. Bourdouleix, le considérant bien « responsable » d’homicides et blessures involontaires. Il avait en revanche demandé la relaxe de l’adjoint à la sécurité, Patrice Brault.
Le soir du drame, plusieurs projectiles étaient tombés au milieu de spectateurs à quelques dizaines de mètres du pas de tir, zone qui aurait dû être interdite au public. Le souffle de l’explosion a tué un garçon de sept ans et sa sœur de 24 ans.
Leurs parents et le compagnon de la jeune femme ont été grièvement blessés. Douze personnes ont aussi subi des blessures lors du feu d’artifice organisé par la ville de Cholet.
Contre l’artificier en chef, Eric Bouillard a requis une peine de trois ans de prison, dont un an ferme, avec interdiction d’exercer sa profession pendant cinq ans, lui reprochant de n’avoir « pas suivi les règles d’utilisation des bombes ».
L’avocat de l’artificier, Me Nicolas de la Taste, a quant à lui plaidé la relaxe, affirmant que son client « avait confiance en l’organisateur Cholet Evénements » pour assurer la sécurité du spectacle. « Par deux fois, on lui a assuré au téléphone que tout était en ordre », a-t-il dit.
Des amendes de 50.000 et 30.000 euros et des interdictions d’exercice de cinq ans ont été réclamées contre la société pyrotechnique HTP (devenue Féérie) et l’association Cholet Evénements.
Si la défense de HTP a plaidé la relaxe, l’avocat de Cholet Evénements a simplement demandé à ce qu’une interdiction d’organiser des événements ne soit pas prononcée car elle viderait « l’association de son objet ». « Nous n’avons pas cherché à fuir nos responsabilités », a souligné Me Stanislas Panon.
L’avocat du vice-président de Cholet Evénements a demandé une peine « ajustée », sans prison ferme, « parce qu’il y a un acte de contrition depuis le premier jour ». Son client « aurait dû veiller à tout, il le reconnaît », a déclaré Me Jean-Baptiste Rozes.
Le procureur a requis contre lui trois ans de prison dont un an ferme, aménageable.