Orne

Près de 400 manifestants dans les rues d’Alençon pour défendre les droits des fonctionnaires

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À l’appel de l’intersyndicale de l’Orne, près de 400 personnes se sont rassemblées à Alençon, jeudi 5 décembre, selon les chiffres de la préfecture. Les manifestants ont exprimé leur opposition à plusieurs mesures touchant la fonction publique, notamment l’instauration de trois jours de carence en cas d’arrêt maladie et la diminution des indemnités journalières.

Selon Tendance Ouest, le cortège s’est formé devant le conseil départemental avant de rejoindre le centre hospitalier de la ville. « Nous sommes ici pour défendre le service public et protester contre des politiques qui s’attaquent systématiquement aux droits des agents », explique Jean-Rémy Haselvander, secrétaire départemental du Syndicat national Force ouvrière des lycées et collèges (SNFOLC). « Cela dépasse les clivages politiques, c’est une tendance générale depuis des années. Aujourd’hui, il est temps de faire entendre nos revendications. »

Les trois jours de carence dans le viseur
Une des principales contestations porte sur la mise en place de trois jours de carence dans la fonction publique. Cette mesure priverait les agents de toute indemnité durant les trois premiers jours d’un arrêt de travail. « C’est comme dire aux fonctionnaires qu’ils doivent aller travailler, même malades, sans tenir compte des risques pour eux ou pour les autres », critique Jean-Rémy Haselvander.

Fabrice Jaffret, secrétaire départemental de l’Unsa Éducation, abonde dans le même sens, dénonçant une inégalité avec le secteur privé. « Dans de nombreuses entreprises, les employeurs compensent ces jours de carence. Ce n’est pas le cas pour les fonctionnaires, et c’est profondément injuste », explique-t-il.

La question des salaires au cœur des revendications
Au-delà des arrêts maladie, les manifestants réclament également une revalorisation salariale, notamment par une augmentation de la valeur du point d’indice. « Depuis plus de deux décennies, le point d’indice n’a pas suivi l’inflation, ce qui a entraîné une baisse significative du pouvoir d’achat », déplore Jean-Rémy Haselvander. « Ce qu’il faut, c’est un véritable dégel du point d’indice et une hausse des salaires pour tous les agents. »

Fabrice Jaffret partage cette préoccupation et illustre les conséquences de l’inflation sur les fonctionnaires. « L’inflation a augmenté de 20 % ces dernières années, mais mes revenus n’ont progressé que de 3 %. Cela signifie que j’ai perdu 17 % de mon pouvoir d’achat. Une telle situation n’est plus tenable », conclut-il.

Une mobilisation déterminée
Face à ces mesures jugées injustes et aux difficultés croissantes rencontrées par les agents publics, les syndicats entendent poursuivre leurs actions. Ce rassemblement d’Alençon s’inscrit dans une dynamique nationale pour défendre les droits des fonctionnaires et préserver le service public.