Orne

Des réfugiés ukrainiens sommés de quitter leur logement dans l’Orne

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À Alençon et Flers, 36 réfugiés ukrainiens devront prochainement quitter leur hébergement temporaire, une décision qui suscite l’indignation de la Ligue des droits de l’Homme.

Hébergements temporaires bientôt fermés

Selon Tendance-Ouest,dans l’Orne, les réfugiés ukrainiens hébergés au foyer de l’Afpa d’Alençon et à l’ancienne clinique de Flers ont appris qu’ils devaient quitter leur logement d’ici la mi-décembre. Selon un communiqué de la préfecture, ces installations ne peuvent plus être utilisées : « L’Afpa doit recouvrer ses capacités pour ses missions et l’ancienne clinique de Flers doit être réhabilitée. »

Depuis 2022, 550 personnes fuyant la guerre en Ukraine ont été accueillies dans le département. Parmi elles, 36 se trouvent désormais en grande précarité. Jean-Jacques Oesinger, militant de la Ligue des droits de l’Homme à Alençon, s’insurge : « Ils n’ont reçu aucune proposition de relogement ni même de document officiel les informant de leur départ. »

Une situation critique

Vendredi 6 décembre, les militants de la Ligue des droits de l’Homme se sont réunis à Alençon pour alerter sur la situation. Dominique Froger, membre actif de l’association, dénonce une situation qu’il juge inacceptable : « Ces personnes risquent de se retrouver à la rue dès le 15 décembre. En plein hiver, c’est inconcevable. »

Certaines familles ont été aidées par l’association Coallia pour trouver un nouveau foyer. Cependant, les réfugiés isolés n’ont pas bénéficié du même soutien. Svetlana, une réfugiée ukrainienne arrivée en 2022, raconte son désarroi : « Quand je suis arrivée, nous avons été bien accueillis. Le maire avait promis de nouveaux logements en six mois. Aujourd’hui, ces promesses ne sont plus tenues. Je suis inquiète, car je ne peux pas retourner en Ukraine. Ma ville a été détruite. »

Des propositions d’intégration jugées insuffisantes

En octobre, les services de l’État avaient proposé des solutions pour faciliter l’intégration des réfugiés, comme trouver un emploi ou demander l’asile. Mais la langue reste un obstacle majeur, et beaucoup n’ont pas pu accéder à ces opportunités.

Danylo, 19 ans, a opté pour une demande d’asile, qui a été acceptée. Cependant, il se sent abandonné : « On m’avait dit que cela simplifierait mes démarches. Finalement, on m’a laissé me débrouiller seul. »

Une prise en charge repoussée à 2025

La préfecture assure dans un communiqué que ces personnes bénéficieront d’une prise en charge à partir de 2025 et affirme que les efforts d’accueil et d’intégration resteront soutenus. Elle précise : « Ces personnes, si elles souhaitent rester dans le département, doivent aussi s’engager dans des démarches d’intégration sociale et professionnelle. »

Un lourd budget pour l’État

Pour 2024, les dispositifs financés par l’État en faveur des déplacés ukrainiens représentent un investissement de 2 140 000 €. Cependant, cette somme semble encore insuffisante pour répondre à l’urgence de la situation et garantir un hébergement digne à ces réfugiés, déjà éprouvés par la guerre.