Justice
Un ex-militaire de 26 ans jugé à Angers pour le meurtre de sa compagne
Un homme de 26 ans comparaît jusqu’à mercredi devant la cour d’assises d’Angers (Maine-et-Loire) pour le meurtre à coups de couteau de sa compagne, militaire comme lui au moment des faits survenus le 1er janvier 2022.
Chryssler Hiro est accusé d’avoir porté onze coups de couteau au visage et sur le haut du corps de sa compagne Eléonore Places, alors âgée de 27 ans, après avoir passé avec elle le réveillon du 31 décembre.
Le jeune homme, né en Polynésie française, comparaît également pour violences volontaires en état d’ivresse manifeste sur son frère, Kessler Hiro, qui l’hébergeait avec sa compagne la nuit du drame, à Bellevigne-les-Châteaux (Maine-et-Loire).
Chryssler Hiro était déjà connu des services de police pour des violences commises sur sa compagne. Sous contrôle judiciaire depuis le 23 octobre 2021, il était soumis à une interdiction de contact avec la victime, avec laquelle il entretenait une relation décrite par leurs proches comme « toxique » et « tumultueuse ».
Dernier né d’une fratrie de quatre enfants, l’accusé a grandi à Tahiti, en Polynésie française. Subissant un père alcoolique et violent, il dit avoir été élevé par sa grand-mère.
Il s’est engagé dans l’armée française en métropole en décembre 2017. Affecté au 2e régiment d’infanterie de marine de Champagné (Sarthe), son dossier militaire est émaillé de sanctions disciplinaires entre 2019 et 2021 pour insubordination, violences et consommation d’alcool.
S’il reconnaît les violences contre son frère « par légitime défense », il nie depuis 2023 le meurtre de sa compagne, après l’avoir pourtant reconnu en garde à vue et lors de son premier interrogatoire. « Je jure que je ne suis pas responsable de ces actes », a déclaré l’accusé, évoquant à plusieurs reprises un « guet-apens » tendu contre lui.
Vêtu d’un t-shirt noir, utilisant parfois un langage grossier, il a à plusieurs reprises provoqué du regard son frère, présent sur le banc des parties civiles, qu’il accuse du meurtre.
En détention provisoire depuis le 3 janvier 2022, il encourt la peine maximale de réclusion criminelle à perpétuité. Il a été renvoyé de l’armée.
Après plusieurs sanctions disciplinaires en détention, où il a alterné phases de calme, de grande détresse psychologique et de violences, il a été transféré en urgence au centre pénitentiaire de Nantes à l’été 2025 après l’agression d’un surveillant au Mans.