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Emploi et chômage dans les zones d’emploi des Pays de la Loire

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En Pays de la Loire, la situation professionnelle des habitants varie beaucoup avec la zone d’emploi dans laquelle ils résident. Dans les zones d’emploi rurales, constituées autour de pôles d’emploi industriels, au tissu productif assez diversifié, les habitants sont plus souvent en emploi et moins souvent au chômage. C’est l’inverse pour les habitants des zones d’emploi du littoral. Le taux de chômage est également élevé dans certaines zones d’emploi situées à l’est de la région, où les jeunes comme les femmes éprouvent davantage de difficultés à s’insérer professionnellement. Dans les zones d’emploi de Nantes et Angers, les jeunes occupent plus rarement un emploi mais sont très bien insérés puisque nombre d’entre eux poursuivent leurs études dans ces deux pôles d’enseignement. Entre 1998 et 2008, c’est à l’ouest de la région que l’emploi a crû le plus fortement.

Les Pays de la Loire sont découpés en vingt zones d’emploi. Ces territoires, de superficies et de morphologies très différentes, présentent des caractéristiques socio-démographiques diversifiées. Par ailleurs, les tissus productifs locaux et les situations professionnelles des habitants y sont très variables.

Forts taux d’emploi dans les zones d’emploi rurales et industrielles

La proportion de personnes occupant un emploi parmi celles qui sont en âge de travailler dépasse 68 % dans les zones d’emploi de la Mayenne, dans celle de La Ferté-Bernard, ainsi que dans les zones d’emploi situées entre Angers et Nantes, de Segré au nord aux Herbiers au sud, en passant par Ancenis et Cholet. Ces zones, qui présentent un profil plutôt rural, comportent aussi des pôles d’emploi secondaires où la présence encore importante de l’industrie – notamment agroalimentaire – contribue à structurer le tissu productif. Les offres d’emploi y sont relativement nombreuses et diversifiées. Le taux d’emploi culmine dans la zone des Herbiers : 74 % des 15 à 64 ans y sont en emploi.

En revanche, les taux d’emploi sont plus faibles dans la plupart des zones d’emploi du littoral (Saint-Nazaire, Challans, Les Sables-d’Olonne), ainsi qu’à La Flèche. Le taux d’emploi aux Sables-d’Olonne est ainsi le plus faible de la région (60 %). Deux explications peuvent être avancées : d’une part, si l’emploi saisonnier estival est très développé dans ces territoires, de nombreux saisonniers sont sans activité au cours de l’hiver (le taux d’emploi mesuré en début d’année par le recensement de la population est donc mécaniquement moins élevé que s’il était mesuré en moyenne sur l’année ou au cours de l’été) ; d’autre part, de nombreux seniors de 55 à 64 ans retraités s’y sont installés, ce qui tire à la baisse le taux d’emploi du territoire, calculé sur la tranche d’âge des 15 à 64 ans. Les trois zones d’emploi du littoral sont ainsi celles de la région qui présentent la plus faible part de seniors en emploi : seulement 25 % des habitants âgés de 55 à 64 ans de Challans et des Sables-d’Olonne ont un emploi. Le taux d’emploi des seniors culmine en revanche dans les zones d’emploi de Nantes (39 %), d’Angers et de Laval (37 %), ainsi que dans celle de Sablé-sur-Sarthe (38 %).

Le chômage culmine sur le littoral, autour de La Flèche, du Mans et de Saumur

La carte des taux de chômage par zone d’emploi constitue à quelques nuances près le négatif de celle des taux d’emploi. Mi-2011, le niveau du chômage ne dépasse pas 7 % dans les territoires ruraux assez industriels reliant Mayenne au nord aux Herbiers au sud. A contrario, les taux de chômage les plus élevés se mesurent dans les zones d’emploi du littoral, mais aussi à l’est de la région, dans les zones d’emploi d’Angers et du Mans, de Saumur et de La Flèche.

 

Insertion difficile des jeunes et des femmes à Saumur, La Flèche, Châteaubriant et Sablé-sur-Sarthe

Les faibles taux d’emploi mesurés dans les zones d’emploi de Saumur et de la Flèche s’expliquent notamment par les difficultés d’insertion professionnelle qu’y rencontrent les jeunes de moins de 25 ans : ils sortent plus fréquemment qu’ailleurs peu diplômés du système scolaire et sont moins souvent en emploi ou en formation. En outre, la situation de l’emploi féminin y est moins favorable : le taux d’emploi des femmes n’y dépasse pas 60 %. La situation professionnelle des jeunes et des femmes est également plus fragile dans les zones d’emploi de Châteaubriant et de Sablé-sur-Sarthe.

À l’opposé, les taux d’emploi élevés aux Herbiers et à Ancenis s’expliquent principalement par un très fort taux d’emploi des femmes et des jeunes : ce sont les deux seules zones d’emploi de la région où plus de la moitié des jeunes occupent un emploi (respectivement 54 % et 50 %), tandis que plus de deux femmes sur trois y sont en emploi.

Du fait de l’importance des pôles d’enseignement supérieur qu’elles abritent, les zones d’emploi de Nantes et d’Angers sont celles où la part de jeunes en emploi est la plus faible : respectivement 35 % et 33 % des 15 à 24 ans. Les jeunes résidant dans ces deux zones d’emploi sont majoritairement bien insérés (soit scolarisés, soit en emploi) et ils sortent plus diplômés du système scolaire.

L’emploi a fortement progressé à l’ouest de la région

Le bon niveau des taux d’emploi et de chômage dans les territoires ruraux assez industriels reliant Mayenne au nord aux Herbiers au sud doit être relativisé, car le dynamisme économique de ces zones d’emploi est modéré : un bon nombre d’actifs, notamment des jeunes, sont allés chercher du travail ailleurs dans la région ou en dehors de celle-ci.

C’est en effet à l’ouest de la région que l’emploi a crû le plus fortement entre 1998 et 2008, en raison du fort dynamisme démographique de ces territoires sur la période. Les créations d’emploi ont ainsi été particulièrement nombreuses dans la zone d’emploi de Nantes du fait de la vitalité économique de la métropole régionale, ainsi que dans les trois zones d’emploi du littoral vendéen (La Roche-sur-Yon, Challans et les Sables-d’Olonne). Le nombre d’emplois a en revanche peu varié entre 1998 et 2008 dans les zones d’emploi mayennaises et sarthoises – celle de La Ferté-Bernard mise à part – ainsi que dans celles de Cholet, de Saumur et de Châteaubriant.(INSEE)

Par Guillaume Coutard

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