Manche
Santé : les Normands appelés à donner… leurs selles pour faire avancer la recherche

À Rouen, le lancement de l’étude nationale “The French Gut” invite les citoyens à contribuer à une meilleure connaissance du microbiote intestinal. Un appel au don original, mais crucial pour la médecine de demain.
Un don inhabituel pour une cause scientifique
Ce mercredi 18 juin 2025, le Musée des Beaux-Arts de Rouen s’est transformé en point de départ d’un projet scientifique peu commun : collecter des échantillons de selles dans le cadre de l’étude nationale The French Gut. Lancée en 2022, cette vaste enquête vise à décrypter les mystères du microbiote intestinal, un univers invisible mais essentiel à notre santé.
Objectif : récolter 100 000 échantillons d’ici 2027, partout en France.
Une flore intestinale essentielle à notre équilibre
Lors de ce lancement normand, le professeur Pierre Déchelotte, président de la Fondation Charles-Nicolle, a souligné les enjeux de cette recherche. Il était accompagné de Sébastien Fromentin, chercheur à l’unité MétaGenPolis de l’INRAE à Jouy-en-Josas (Yvelines), pour rappeler l’importance du microbiote :
« Il est constitué de 50 000 milliards de bactéries, autant que de cellules humaines », a précisé le scientifique.
Le microbiote intestinal joue un rôle clé dans la digestion, la protection contre les infections, le système immunitaire, et interagit avec de nombreux organes comme le cerveau ou le foie. Il commence à se former dès la naissance, et varie d’un individu à l’autre selon le mode d’accouchement, l’alimentation ou le mode de vie.
Une contribution citoyenne ouverte à tous
Bonne nouvelle : tout le monde peut participer à cette étude. Pas besoin d’habiter Rouen ou d’être patient d’un CHU. En s’inscrivant en ligne, chaque citoyen peut faire un don de selles anonymement, et contribuer ainsi à la plus grande base de données mondiale sur le microbiote humain selon Le Parisien.
Ce projet est soutenu par de nombreux centres hospitaliers normands comme ceux de Caen, Rouen, Le Havre, Évreux, Alençon et Saint-Lô, à travers la Fondation Charles-Nicolle.