Vienne
Des fossiles de mosasaures offerts à l’Université de Poitiers après une saisie douanière

L’Université de Poitiers a reçu une collection exceptionnelle de fossiles de mosasaures, offerts par les douanes françaises après une saisie sur l’autoroute A10 en novembre 2023.
Une découverte saisie lors d’un contrôle sur l’A10
Selon France Bleu, cinq cartons contenant des crânes, dents et vertèbres de mosasaures ont été interceptés par les douanes sur l’aire de Jaunay-Clan, dans la Vienne. D’après Gildas Merceron, directeur du laboratoire Palévoprim et chercheur au CNRS, « ce ne sont pas des dinosaures, ce sont des reptiles, des cousins des lézards, qui se sont adaptés au mode de vie aquatique ». Ces fossiles, probablement datés du Crétacé (entre 66 et 100 millions d’années), proviendraient du Maroc et étaient transportés sans autorisation.
Des pièces à faible valeur scientifique mais à forte valeur pédagogique
Les fossiles, expertisés par le Muséum national d’Histoire naturelle, ont été confiés au laboratoire poitevin, seul établissement de paléontologie en Nouvelle-Aquitaine. Toutefois, leur valeur scientifique reste limitée en raison du manque d’informations sur leur origine précise. « Un fossile n’a d’intérêt que lorsqu’on connaît son contexte », explique Gildas Merceron.
Ces pièces serviront désormais de matériel d’apprentissage pour les étudiants en licence et en master : description, dessin, numérisation 3D ou radiographie à l’aide de micro-scanners pour étudier les structures internes. Certaines pièces, encore prises dans leur sédiment, seront utilisées pour la formation à la préparation de fossiles.
Un trafic difficile à enrayer
Le chercheur rappelle que le trafic de fossiles est un phénomène mondial, alimenté par la demande croissante d’acheteurs. « Il va être difficile de stopper ce type de système économique car il y a des acheteurs », souligne-t-il, évoquant un marché qui va des collectionneurs amateurs aux grands établissements de prestige.
Gildas Merceron dénonce aussi les modifications que subissent parfois ces fossiles pour accroître leur valeur : « On rajoute une dent là où elle est cassée, peu importe si cette dent vient d’un autre spécimen ». Pour cette raison, il insiste : « Il faut que les fossiles soient trouvés et préparés par des scientifiques. »
