Charente-Maritime
Un chantier colossal pour sauver le Fort Boyard, emblème de la Charente-Maritime

Symbole historique du littoral et monument emblématique de la Charente-Maritime, Fort Boyard fait l’objet d’un vaste chantier de restauration engagé par le Département. Après des décennies d’usure et d’assauts répétés de la houle, l’édifice nécessite une intervention urgente pour préserver sa structure. Les travaux, débutés cet été, s’annoncent titanesques et s’étaleront sur plusieurs année, comme relayé par Actu La Rochelle.
Un monument fragilisé par le temps et la mer
Depuis longtemps soumis aux vents et aux vagues, Fort Boyard a perdu ses principaux ouvrages de protection, autrefois essentiels à sa stabilité. L’érosion et les tempêtes ont provoqué des affouillements au pied de ses murs, une fragilisation de la risberme et des dégâts croissants sur sa base. Face à cette situation, le Département a lancé un programme de restauration ambitieux, soutenu par une grande collecte de dons menée avec la Fondation du patrimoine. Plus de 300 000 euros ont déjà été récoltés pour appuyer cette opération.
L’objectif est clair : reconstruire les protections indispensables pour garantir la pérennité du fort, exposé en plein cœur de l’Atlantique.
Des travaux techniques menés dans des conditions extrêmes
Le chantier a débuté en août avec des travaux de terrassement au sud de l’ouvrage. En septembre, la période des marées d’équinoxe a offert une fenêtre cruciale pour intervenir sur la risberme, véritable fondation circulaire du fort.
L’une des interventions les plus spectaculaires a nécessité l’usage d’un hélicoptère militaire pour acheminer des bennes de béton immergé. Il s’agissait de combler une cavité creusée par les tempêtes. Cette phase a mobilisé environ 40 rotations, effectuées sur deux journées seulement. Chaque opération devait se dérouler dans un créneau très strict, limité à 2 h 30 par jour, lorsque les conditions de marée et de météo le permettaient.
Le programme prévoit ensuite : la restauration complète de la risberme et des maçonneries périphériques, la reconstruction de l’éperon, indispensable pour protéger la façade nord, la création d’un nouveau havre d’accostage pour limiter l’érosion au sud.
La construction des grands éléments devait être menée à sec dans la forme de radoub de Saint-Nazaire, afin de garantir leur solidité avant installation en mer.
Un fort inaccessible… mais bientôt rouvert au public
Fort Boyard reste fermé pendant toute la durée des travaux, mais une réouverture est d’ores et déjà envisagée. Si le calendrier est respecté, le public pourra à nouveau découvrir l’intérieur du monument en 2028, entre début août et fin octobre.
