Citoyenneté

Dix ans après, hommages aux victimes des attentats de Charlie Hebdo et de l’Hypercacher

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Des personnes se rassemblent sur la place de la République pour rendre hommage aux victimes de l’attentat contre le journal satirique français Charlie Hebdo, à Paris, en France. /Photo prise le 7 janvier 2016/REUTERS/Stéphane Mahé/Photo d’archives

Ce mardi, le président Emmanuel Macron et la maire de Paris, Anne Hidalgo, commémoreront les victimes des attentats de Charlie Hebdo et de l’Hypercacher, survenus il y a dix ans. Ces attaques, qui ont bouleversé la France, restent un sombre rappel des menaces pesant sur la liberté d’expression et les valeurs républicaines.

Le 7 janvier 2015 : Une date gravée dans l’histoire

Le 7 janvier 2015, Chérif et Saïd Kouachi faisaient irruption dans les locaux de Charlie Hebdo, à Paris. En quelques minutes, ils exécutaient 12 personnes, dont cinq célèbres dessinateurs : Cabu, Charb, Honoré, Tignous et Wolinski. Un policier, Ahmed Merabet, était également abattu lors de leur fuite.

Les deux assaillants, affiliés à Al-Qaïda dans la péninsule arabique, prétendaient « venger le Prophète » après la publication par le journal satirique de caricatures jugées offensantes. Retranchés dans une imprimerie à Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne), les frères Kouachi furent abattus par les forces de l’ordre le 9 janvier 2015.

Parallèlement, Amedy Coulibaly, djihadiste se réclamant de l’État islamique, assassinait quatre clients juifs dans le magasin Hypercacher de la Porte de Vincennes. La veille, il avait tué une policière municipale à Montrouge (Hauts-de-Seine).

Ces attaques marquaient le début d’une vague de terrorisme djihadiste qui ensanglantera la France pendant plusieurs années, faisant émerger le slogan mondialement repris : « Je suis Charlie. »

Une mobilisation historique pour la liberté

Le 11 janvier 2015, des millions de Français, rejoints par des dizaines de chefs d’État et de gouvernement, défilaient dans les rues de Paris en solidarité avec les victimes et en défense de la liberté d’expression. Pour François Hollande, alors président de la République, ces attaques symbolisaient bien plus qu’un drame national.

« Quand la France est touchée, c’est la liberté et les droits de l’homme qui sont attaqués », a-t-il confié. « La France reste ce symbole universel de la liberté, une idée forte qui transcende toutes les autres considérations. »

Une décennie plus tard : Charlie Hebdo toujours debout

Dix ans après, Charlie Hebdo continue de défendre son droit à l’irrévérence. Dans son numéro anniversaire intitulé « Increvable ! », le directeur de la rédaction, Riss, souligne l’importance de l’optimisme face aux tragédies.

« Si on a envie de rire, c’est qu’on a envie de vivre », écrit-il. « Le rire, l’ironie, la caricature sont des manifestations d’optimisme. Quoi qu’il arrive, l’envie de rire ne disparaîtra jamais. »

Liberté d’expression : Une valeur sous pression

Cependant, la liberté d’expression reste un combat à mener, notamment à l’ère des réseaux sociaux. François Hollande pointe une forme d’autocensure croissante. « Doit-on publier certains dessins ou images, sachant qu’ils peuvent heurter ? Une peur s’est installée, menaçant notre liberté », explique-t-il.

L’ancien président critique également la conception « libertarienne » prônée par certains acteurs du numérique, comme Elon Musk, qu’il accuse de dévoyer cette liberté. « La liberté d’expression ne doit jamais être un appel à la haine ou à la discrimination », précise-t-il, rappelant l’esprit des caricatures de Charlie Hebdo.

Un hommage pour ne pas oublier

En ce jour de commémoration, la France se recueille pour honorer la mémoire des victimes de ces attaques et réaffirmer son attachement à la liberté. Dix ans après, le message reste immuable : défendre coûte que coûte les valeurs républicaines face à ceux qui tentent de les bafouer.

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