Justice

Procès des fusillades à Nantes : condamné, l’habitant du Maine-et-Loire est ressorti libre du tribunal

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 La cour d’assises d’Ille-et-Vilaine a prononcé, ce vendredi 24 janvier 2025, des peines allant d’un an à vingt ans de réclusion criminelle, à l’encontre de membres de la criminalité organisée reconnus coupables de trois tentatives de meurtre survenues à Nantes (Loire-Atlantique) en avril 2019. 

Le verdict est tombé aux alentours de minuit, ce vendredi 24 janvier 2025 : la cour d’assises d’Ille-et-Vilaine a condamné le « logisticien » de 40 ans, Anthony Blangis, à vingt ans de réclusion criminelle, Salim Saidji, 32 ans, a pour sa part été condamné à quinze ans de réclusion criminelle, tout comme Nassim Zerdab, qui a été réincarcéré dans la foulée.

Kevin XXX, habitant de Cholet (Maine-et-Loire) et ami d’Anthony Blangis, a pour sa part été condamné à cinq ans de prison dont trois avec sursis. Le Brestois dont l’ADN avait été découvert sur un étui de kalachnikov écope pour sa part de deux ans de prison, dont un ferme. Ces deux-là demeurent toutefois libres puisqu’ils ont effectué de la détention provisoire.

UNE VICTIME A PERDU SON OEIL

Le Gitan de Rougé accusé d’avoir livré une arme trente-cinq minutes avant que les balles ne pleuvent a totalement été acquitté, sous les yeux de son plus jeune fils en pleurs et alors qu’il encourait la réclusion criminelle à perpétuité. La culpabilité d’Erba XXX, accusé d’avoir été le principal bras-droit d’Issam XXX, n’a pas davantage été reconnue.

Pour rappel, en avril 2019, la ville de Nantes avait été le théâtre de règlements de comptes sanglants sur fond de trafic de stupéfiants : dans cette affaire, plusieurs hommes avaient été blessés lors d’épisodes de tirs à l’arme de guerre dans le quartier Bellevue. Par miracle, dans cette affaire, personne n’était mort sous les rafales de ces armes de guerre. 

Cinq victimes avaient donc fait le déplacement au cours de la première semaine pour raconter ces nuits d’horreur, où les balles des armes de guerre avaient atteint leurs chairs, occasionnant des blessures dignes de rescapés de guerre. Pendant le procès, un homme avait ainsi posé son œil de verre sur la tablette devant laquelle il se tenait pour raconter son récit aux magistrats et aux citoyens tirés au sort.

DEUX ACQUITTEMENTS

Jeudi 16 janvier 2025, ce père de famille éborgné, représenté par Me Mégan Lepinay, avait détaillé sa nouvelle vie avec le handicap, son impossibilité « d’apprécier les distances », de « supporter le froid », de « travailler » et de pratiquer sa passion, « la pêche sous-marine ». Sa petite fille n’avait pas reconnu son papa, refusant désormais de voir celui qui ressemble, selon elle, à « un monstre ».

Ces trois fusillades avaient éclaté dans un contexte particulier : à l’époque, Mohamed XXX, un trafiquant de stupéfiants bien connu de la justice, aurait décidé de trahir « le patron des patrons », Issam XXX, et de « casser les prix » du marché de la drogue, ce qui aurait déclenché la fureur du second et une série de représailles. Le jeune homme avait donc été visé par une tentative de meurtre dans la nuit du 4 au 5 avril 2019, et sa main avait été grièvement atteinte. Le procès s’était donc ouvert, mardi 14 janvier 2025, dans un contexte de grande tension : un dispositif de sécurité particulier avait été mis en place aux abords du Parlement de Bretagne, entièrement bouclé.

La veille, Mes Raphaël Chiche et Steeve Ruben – dont le client a été acquitté – avaient vivement critiqué l’impartialité du président de la cour d’assises pendant les débats. Dans leurs plaidoiries, vendredi 24 janvier 2025, « Pouvez-vous mettre votre main à couper, dire, je mets mon nom et mon honneur car il est coupable? », avait interrogé Me Raphaël Chiche. La réponse de la cour est manifestement non, puisque leur client, père de deux petites filles, a totalement été acquitté, comme le client de Me Aristote Toussaint. Désormais, les accusés et l’avocate générale ont dix jours pour faire appel./CB 

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