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Skander Bouchkara : « des fourmis dans les jambes et une faim de lion »

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DR - Skander Bouchkara de retour sur le parquet

De retour de blessure après six mois d’absence, Skander Bouchkara est plus motivé que jamais pour la fin de saison. Un retour important à un moment crucial. En effet, Angers Noyant, actuellement 9e au classement, doit assurer son maintien, et pourquoi pas aller « titiller » (le plus possible) les premières places. Skander nous a consacré de son temps pour nous parler de son parcours, sa blessure, du club…

Tout d’abord, pour ceux qui ne connaissent pas (bien) Skander Bouchkara, est-ce que tu peux te présenter en quelques mots ?

Je suis handballeur professionnel à Angers Noyant. Ça fait maintenant un an et demi que je suis là. C’est ma neuvième saison en tant que professionnel. À la base, j’ai été formé à Villeurbanne, club dans lequel je suis resté jusqu’à mes 18 ans. Après, je suis parti une année à Villefranche-sur-Saône, derrière je suis allé à Saint-Cyr pour deux saisons, et enfin, pour finir, j’ai atterrit à Angers.

C’est progressif…

Oui, on peut dire ça. En fait, j’ai fait deux saisons de Pro D2 à Villeurbanne. On est monté en D1. J’ai fait une autre année de D1 à Villefranche. À Saint-Cyr j’ai côtoyé de nouveau la D2, avec une montée en D1 lors de la deuxième saison.

Tu as toujours joué au niveau professionnel en fait ?

Entre 16 et 17 ans, j’étais en Nationale 3 (3e division). J’ai donc fait une saison en Nationale 3, saison au terme de laquelle on a fini champion. Et après, on m’a tout de suite intégré à l’équipe première. C’est allé assez vite.

Vendredi dernier tu as refoulé le parquet pour la première fois de la saison en championnat, à cause de ta blessure. Quel a été ton ressenti quand tu es entré sur le terrain ?

Au début… bizarre. J’étais un peu perdu, un peu de pression, et peut être un peu d’appréhension parce que je n’avais pas encore joué de match. À l’entrainement ça va (il a repris l’entrainement début janvier), j’ai plus peur. Ça fait environ deux semaines que j’ai vraiment repris, sans douleur, et que je peux m’exprimer correctement. J’avais fait une première semaine avant le match contre Saintes. C’était trop juste. La deuxième semaine, on a hésité avec l’entraineur (David Peneau). Il voulait peut être que je repasse par la réserve pour me « refaire la cerise », mais vu que l’arrière gauche était plus ou moins blessé à l’épaule, il a pris le risque de me réintégrer au groupe. Moi, j’étais plutôt d’accord pour reprendre avec l’équipe première donc, au final, ça a été pas plus mal. Et ça c’est pas trop mal passé d’ailleurs.

Tu avais prévu de revenir en février ?

Quand j’ai eu le chirurgien, au mois d’août, je pensais que j’en avais pour la saison ; quand j’ai su ce que c’était (rupture du tendon d’Achille). C’est quand même une blessure qui prend du temps à cicatriser. Mais le chirurgien m’a dit que si tout se passait bien, il fallait compter six-sept mois. Après pour être à 100 % il faut encore faire preuve de patience. Vendredi dernier j’ai « fêté » mes six mois, jour pour jour.

Tu es donc revenu dans les temps prévus. Tu as suivi un programme spécifique pour cela ?

Oui, j’ai suivi une rééducation. Bon, j’ai d’abord été plâtré deux fois trois semaines. Après ça, j’ai porté pendant deux semaines une botte pour réapprendre à marcher. C’était nécessaire parce qu’au début, j’avais l’impression que mon pied allait se casser, le mollet avait complètement fondu, la peau était toute fragile, et le fait de poser le pied donnait l’impression que tout allait se casser. Donc la botte a permis de reprendre petit à petit des appuis. J’ai fini par enlever les béquilles et reprendre la marche, et après je suis parti à Cap Breton. J’ai fait six semaines là-bas. Ça m’a énormément servi. J’ai bien travaillé, il y a vraiment tout ce qu’il faut, et ça m’a permis de bien avancer. Quand je suis rentré je ne boitais plus. J’ai repris la course une ou deux semaines après être revenu. Plusieurs étapes ont suivi. Il y a eu un gros travail avec les kinés. J’ai pu retoucher le ballon début janvier. Au début, je n’avais pas le droit au contact, seulement des passes et l’échauffement. Et, petit à petit, on a intégré un peu plus de présence à l’entrainement.

Tu reviens pour la fin de la saison…

J’ai une saison à faire en trois mois. J’ai douze mois dans les jambes et j’ai trois mois pour « me lâcher ». Je vais « être à fond » pour ces trois mois à venir.

Tu t’es fixé un objectif pour la fin de saison ?

Pour moi, il faut que je sois revenu à 100 % de mes moyens, de mes capacités et qu’à la fin de la saison je n’aie plus aucune douleur. Mon but c’est d’être vraiment bien pour l’année prochaine, parce que, de tout façon cette saison je vais essayer de revenir au maximum de ce que je peux faire, mais ça va être difficile d’être au top dans trois semaines. Donc mon but ça va être de bien continuer à récupérer, retrouver la confiance, retrouver tout ce que je pouvais faire avant, pour être vraiment bien l’année prochaine.

Au niveau du collectif, vous êtes actuellement 9e. Quel est votre objectif pour la fin de saison ?

Pour l’instant on vise le maintien. Par rapport aux saisons précédentes on ne veut pas être trop gourmands. Donc d’abord se maintenir parce que ce n’est pas encore fait, mathématiquement c’est très serré. On est à la fois très proches du haut comme on est très proche de la relégation. Je pense qu’il faut dix victoires pour être maintenu, donc il nous reste trois matchs à gagner. Après si on peut aller plus loin, moi je signe. Mais d’abord se maintenir ce sera très bien. Ça aura remis le groupe en avant, et ça fera du bien à nos supporters aussi. L’année dernière on a perdu beaucoup de supporters, et là ça commence à revenir, le gymnase commence à se remplir. C’était le meilleur public de France à une époque. Je me souviens de mon premier match avec Villeurbanne ici, et j’en ai un sacré souvenir. Je ne l’ai jamais revécu depuis que je suis arrivé, donc ça serait bien de le revivre. Avec les victoires ce public peut se relancer. Parce qu’un public comme ça peut être une force pour une équipe.

Quelles sont tes ambitions, dans un avenir plus ou moins proche ?

Moi ce que j’aimerai c’est retrouver la première division. J’y ai goûté. Avec Angers ce serait le top. Je suis bien ici, je n’ai pas pour optique de vouloir partir. Après, si je dois partir je partirai, mais pour l’instant il n’en est pas question. Je suis en fin de contrat. On n’en a pas encore discuté avec les dirigeants, mais je n’ai pas de raison de partir. Il y a un projet qui prend place, l’équipe est bien, ça se passe bien avec l’entraineur… Changer pour changer ça ne sert à rien. Surtout après une blessure comme celle-ci, je cherche plus à me stabiliser, à être bien. Si on peut faire une bonne saison et derrière retrouver les play-offs l’année prochaine ce serait super. J’espère dans deux ou trois ans au moins, revivre une montée. Comme tous les sportifs mon objectif est de jouer au plus haut niveau… Je ne me prends pas pour quelqu’un d’autre. Je sais très bien qu’aujourd’hui, dans une équipe de D1, je n’ai peut être pas ma place. Mais si je peux arriver à un niveau de joueur de D1 ça peut être pas mal…

Malo RICHARD

 

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