Agriculture

Un des pesticides les plus utilisés en France va être interdit.

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Syngenta à Bâle, en Suisse. /Photo prise le 30 janvier 2020/REUTERS/Arnd Wiegmann

L’Agence nationale de sécurité alimentaire et de l’alimentation (Anses) a ordonné mercredi le retrait des principaux usages d’un des pesticides les plus utilisés en France, le S-métolachlore de la société suisse Syngenta, en raison du niveau élevé de contamination des eaux souterraines qu’il provoque.

Des métabolites du S-métolachlore, utilisé notamment pour la culture du maïs et du tournesol, ont été retrouvés dans des concentrations supérieures à la limite de qualité fixée par la législation européenne, souligne l’Anses.

L’Agence dit aussi avoir pris en compte la classification de l’herbicide comme « substance cancérigène suspectée » (cancérigène de catégorie 2) par l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) en juin 2022.

« Au vu du risque pour la qualité des ressources en eau, l’Anses engage une procédure de retrait des principaux usages des produits phytopharmaceutiques contenant la substance active S-métolachlore », dit-elle dans un communiqué.

« Cela permettra de réduire la contamination de l’environnement par cette substance et contribuera donc à une restauration progressive de la qualité des eaux souterraines », ajoute-t-elle.

L’Anses ne précise pas quels sont les « principaux usages » auxquels elle fait référence. Elle avait déjà ordonné en 2021 la réduction des doses maximales d’emploi du S-métolachlore pour la culture du maïs, du tournesol, du soja et du sorgho.

Syngenta n’a pas immédiatement répondu aux sollicitations de Reuters.

L’Office agricole français, FranceAgriMer, a jugé qu’il était prématuré de se prononcer sur l’impact de cette décision sur la production céréalière. Le président de son conseil spécialisé « grandes cultures », Benoît Pietrement, a déclaré à des journalistes qu’un traitement alternatif au S-métolachlore n’était pas toujours disponible.

Le pesticide, dont l’autorisation dans l’Union européenne expire cette année, fait actuellement l’objet d’un examen de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) dont les conclusions sont attendues sous peu.

Se félicitant de la décision de l’Anses, l’association de défense de l’environnement Génération futures a dit s’attendre à ce qu’une mesure similaire soit prise au niveau européen.

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