Vendée
Olena et Lila : une nouvelle vie en Vendée après l’exil

Après avoir fui l’Ukraine il y a trois ans, peu après le début de l’invasion russe, Olena et Lila ont trouvé refuge en Vendée. Aujourd’hui, elles ont un logement, parlent français et travaillent en CDI dans une pizzeria aux Herbiers. « Elles sont incroyables », souligne leur employeur.
Un parcours marqué par la résilience
« Je suis arrivée en France le 23 septembre 2022 », raconte Olena dans un français appliqué. « Moi, je suis arrivée en avril de la même année », ajoute Lila. Selon Ouest France, trois ans après l’invasion de leur pays, ces deux femmes ont su rebâtir leur existence aux Herbiers. « On sent que le passé pèse, mais elles s’en sortent avec une force admirable », observe Stéphane Giralt, chef de cuisine à la pizzeria Les Jardins du Lavoir, qui les emploie en CDI. « Elles font preuve d’un courage exceptionnel. »
De Marioupol à une nouvelle terre d’accueil
Olena, originaire de Marioupol, a traversé l’Europe pour échapper aux bombardements qui ont dévasté sa ville à plus de 90 %. Arrivée à Brétignolles-sur-Mer avec sa petite sœur, elle ne parlait pas un mot de français. « Une association m’a aidée à trouver un logement, puis j’ai commencé à travailler à la pizzeria », explique-t-elle. « Tout le monde ici est extrêmement gentil avec nous. »
Pendant qu’Olena gère le bar et les commandes de boissons, Lila, qui prépare les desserts en cuisine, a aussi su trouver sa place. « Je me sens bien ici. Pour l’instant, retourner en Ukraine n’est pas envisageable, car mes enfants sont intégrés ici », partage-t-elle. Si elle comprend bien le français, elle préfère encore s’aider d’une application de traduction pour s’exprimer avec plus d’aisance. « La guerre fait peur, mais nous avons aujourd’hui un foyer, un travail, et nous sommes entourées de personnes bienveillantes. »
« Elles font partie de la famille »
Sérieuses et appliquées, Olena et Lila se sont imposées comme des membres essentiels de l’équipe. « Elles ont traversé des épreuves difficiles, mais elles montrent une force incroyable », affirme Stéphane Giralt. « Elles sont intégrées au point que nos clients demandent souvent de leurs nouvelles ! »
Léonie, responsable de salle, confirme : « On n’a jamais vu des personnes travailler aussi bien. Elles sont toujours fiables et progressent chaque jour en français. » Avec humour, elle ajoute que les deux employées ont même adopté quelques expressions locales. « Elles connaissent maintenant des phrases comme ‘c’est chiant’ et ‘oh la vache' », plaisante-t-elle.
Malgré cette intégration réussie, la nostalgie de leur pays natal reste présente. « Je ne peux pas retourner à Marioupol, ma ville est annexée », confie Olena, dont la famille est dispersée entre la Suisse, l’Allemagne et l’Ukraine. Privées d’une proximité physique avec leurs proches, Olena et Lila ont su se créer une nouvelle famille en Vendée, à près de 3 000 kilomètres de l’Ukraine, leur terre natale.