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« Mardi noir » en France contre la réforme des retraites

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Des gens passent devant des affiches à Bouguenais appelant à la grève et à des manifestations contre le plan de réforme des retraites du gouvernement français. /Photo prise le 3 mars 2023/REUTERS/Stéphane Mahé

La sixième journée de mobilisation contre l’impopulaire projet gouvernemental de réforme des retraites semblait très suivie mardi, notamment dans les transports et l’énergie, alors que les syndicats ont appelé à mettre le pays à l’arrêt.

Les organisations syndicales, unies dans leur rejet du relèvement de 62 à 64 ans de l’âge légal de la retraite, entendent profiter de ce nouvel acte pour durcir le mouvement entamé en janvier.

Selon la CFDT, quelque « 320 points de rassemblements » étaient prévus y compris « dans des endroits où il y en a jamais eu » avec des défilés annoncés de Paris à Marseille en passant par Nice, Montpellier et de plus petites villes comme St Lo (Manche), Valenciennes (Nord) et Calais (Pas-de-Calais).

Selon les médias français et des messages sur les réseaux sociaux, des rassemblements ont eu lieu sur des ronds-points depuis le début de la matinée.

« Je pense qu’on va mettre plus de deux millions de personnes dans la rue aujourd’hui », a déclaré sur RTL Frédéric Souillot, secrétaire général de Force ouvrière.

Les expéditions sur les sites de TotalEnergies étaient stoppées, sans entraîner dans l’immédiat de problèmes à la pompe, a indiqué un porte-parole du groupe pétrolier.

« Nos actions vont faire que, très rapidement, de très grosses difficultés d’approvisionnement vont être rencontrées », a toutefois prévenu Lionel Ardiol, élu CGT chez ExxonMobil sur le site de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône).

La CGT Mines et Energie (FNME-CGT) a entamé dès vendredi une grève reconductible.

A la SNCF et à la RATP, le trafic était « très perturbé », avec un TGV et TER sur cinq annoncés, et le mouvement devrait se poursuivre mercredi, les syndicats des deux entreprises ayant appelé à reconduire la grève.

Le trafic aérien dans les aéroports parisiens devait être réduit mardi et mercredi de 20% à 30%.

Signe que le mouvement pourrait durer, la Fédération nationale des transports et de la logistique (FNTL) appelle les routiers à « se mettre à l’arrêt à partir du dimanche 5 mars à 22h00 pour une durée illimitée ».

Dans l’enseignement, les principaux syndicats ont appelé à des « grèves massives » ainsi qu’à une mobilisation mercredi à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, ces dernières étant considérées comme les plus affectées par la réforme, selon les détracteurs du texte.

Mobilisation aussi chez les éboueurs, notamment à Paris où les services de nettoyage et de collecte des déchets était « très perturbés », selon l’adjointe à la maire Colombe Brossel.

L’intersyndicale espère une mobilisation encore plus importante que lors du 31 janvier qui avait mis quelque 1,3 million de personnes dans la rue selon les estimations du ministère de l’Intérieur, dont 87.000 à Paris.

DÉBAT SUR LE REPORT DE L’ÂGE LÉGAL AU SÉNAT

Jusqu’à présent, le gouvernement a fait profil bas face à la contestation, laissant l’examen du projet de cette réforme se dérouler au Parlement, où les sénateurs débattent jusqu’à dimanche.

Les élus de la chambre haute, où la droite est majoritaire, espèrent examiner, et peut-être voter, ce mardi sur l’article 7 de la réforme – qui en compte 20 – relatif au report de 62 à 64 ans de l’âge légal de la retraite.

Cette mesure-phare est rejetée par une large majorité de Français, selon tous les sondages d’opinion.

L’intersyndicale rejette la responsabilité du blocage sur le gouvernement et l’absence de réaction de celui-ci face à la contestation.

« On ne peut pas avoir ce silence maintenant qui dure depuis deux mois », a déploré lundi le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger.

« L’objectif est que le gouvernement retire son projet de réforme. Point final », a dit sur Franceinfo le leader de la CGT, Philippe Martinez. « La responsabilité [des blocages], elle incombe uniquement au gouvernement. »

L’intersyndicale devait se réunir en fin de journée pour décider des suites à donner au mouvement.

Face à la contestation, l’argument de la survie financière du système de retraites reste le mot d’ordre du gouvernement.

« J’entends que peu de Français aient envie de travailler deux ans de plus mais c’est une nécessité pour préserver notre système de retraites », a plaidé lundi soir la Première ministre Elisabeth Borne sur France 5.

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