Orne
Un septuagénaire condamné pour agression sexuelle dans une église de l’Orne

Le 26 septembre 2024, un jeune homme né en 2006 se rend au commissariat de Flers pour dénoncer une agression sexuelle. Il explique qu’alors qu’il revenait de l’auto-école, il a croisé le père d’un copain en train de fermer les portes de l’église de Saint-Georges-des-Groseillers. Attiré depuis longtemps par l’idée de visiter le clocher, il lui demande de l’accompagner.
Selon Actu.fr, lorsqu’il redescend de l’échelle donnant accès au clocher, l’homme le saisit par le bras, le plaque contre un mur et lui caresse à plusieurs reprises les parties génitales par-dessus son pantalon. « Mais pourquoi tu as peur ? Quand tu étais petit, tu voulais jouer avec moi, tu me cherchais, tu ne te rappelles pas ? », lui aurait-il soufflé.
Un stratagème pour fuir
Ne souhaitant pas se défendre par respect pour cet homme qu’il connaît depuis longtemps, le jeune homme imagine un prétexte pour s’échapper. Il lui propose de poursuivre la discussion chez lui, ce qui intrigue son agresseur, inquiet de savoir s’il y aurait quelqu’un sur place. Profitant du trajet, la victime envoie discrètement des messages d’alerte à ses proches, mentionnant qu’elle est en danger. Ses parents interviennent rapidement.
L’enquête menée par la gendarmerie conduit au placement sous contrôle judiciaire du suspect. Un juge des libertés et de la détention lui interdit tout contact avec la victime et l’empêche d’exercer une activité en lien avec des mineurs.
Un prévenu qui peine à expliquer son geste
Devant le tribunal judiciaire d’Argentan ce mardi 18 mars 2025, le septuagénaire reconnaît les faits, tout en affirmant qu’il ne comprend pas son propre comportement. « Je reconnais les faits, mais c’est un geste que je n’ai toujours pas compris », déclare-t-il.
Le procureur, agacé par son manque apparent d’empathie, lui reproche de ne parler que de lui-même, ignorant les répercussions sur la victime, présente à l’audience. « Qu’en pense votre épouse ? », interroge la présidente. « Elle non plus n’a pas compris, je n’ai jamais été comme ça », répond-il.
Le tribunal le pousse à s’expliquer davantage : « Les gens de l’église sont-ils au courant ? » « Non, je ne leur ai rien dit », admet-il.
Une qualification criminelle débattue
L’avocat de la partie civile insiste sur la préméditation. Il rappelle que l’accusé a pris soin de fermer toutes les portes derrière lui, empêchant la victime de fuir. Il évoque également les déclarations du prévenu, qui aurait affirmé que le jeune homme lui plaisait depuis ses 12 ans. Il réclame 6 000 euros d’indemnisation, ainsi que 1 000 euros pour les frais d’avocat.
De son côté, la défense conteste toute intention préméditée. L’avocate du prévenu assure qu’il s’agissait d’une « rencontre fortuite » et que son client a cru que la victime était consentante, soulignant que celle-ci ne l’a ni repoussé ni tenté de s’enfuir.
Une condamnation avec sursis
Le tribunal condamne finalement l’homme à 15 mois de prison, dont huit mois avec sursis probatoire pendant deux ans. Il devra se soumettre à des soins, verser 4 000 euros à la victime, couvrir ses frais d’avocat et se conformer à plusieurs interdictions, notamment celle de fréquenter les lieux de culte et d’entrer en contact avec la victime. La partie ferme de sa peine pourra être effectuée sous bracelet électronique. Il est également inscrit au FIJAIS (Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes) et déclaré inéligible pour une durée de cinq ans.