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De Guérande à Chemillé-en-Anjou, les trois jeunes avaient fait soixante home-jackings en quatre mois

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REUTERS/Charles Platiau

Trois jeunes de 19 à 23 ans ont été condamnés ce jeudi 20 mars 2025 par le tribunal correctionnel de Rennes pour les « soixante home-jackings » qu’ils étaient accusés d’avoir commis en un peu plus de quatre mois, entre septembre 2024 et janvier 2025, dans six départements du grand Ouest, en particulier en Ille-et-Vilaine, Maine-et-Loire, Loire-Atlantique et Morbihan.

Yohan XXX, Jawad XXX et Allan XXX avaient en fait été arrêtés « dans un Airbnb » à Ambon (Morbihan) après le vol d’une Porsche Cayenne dans la nuit du 19 au 20 janvier 2025. L’enquête a aussi permis d’identifier leurs présumés « commanditaire » Romain XXX et leur « receleur » François XXX, mais le procès de ces derniers a été renvoyé en mai 2025.

Selon les enquêteurs, les trois hommes avaient volé, à partir du mois de septembre 2024, soixante-seize véhicules, soit « une moyenne d’un véhicule tous les deux jours ». Après un « long repérage », ils s’introduisaient dans les maisons en « faisant sauter le barillet » pour dérober des clés de voiture. Yohan XXX, originaire de Saint-Herblain (Loire-Atlantique), était chargé d’enlever par la suite les traqueurs GPS des véhicules et de changer les plaques.

Leur activité « intensive » – selon le mot de la présidente du tribunal correctionnel de Rennes – les a notamment conduits à Guérande, Sainte-Anne-sur-Brivet, Mesquer (Loire-Atlantique) ou encore Marzan (Morbihan). Un vol a également été enregistré à Chemillé-en-Anjou (Maine-et-Loire) à « 160 km » du vol survenu la veille à Batz-sur-Mer (Loire-Atlantique)…

UN « EXCÈS DE VITESSE » FAIT TOMBER LE RESEAU

Le préjudice a été évalué par les gendarmes à plus de « un million d’euros ». La plupart des véhicules étaient « démontés en petites pièces », « revendus à des organisations criminelles », « réutilisés » pour d’autres faits ou « incendiés ». Les voleurs ont également profité des cambriolages pour « attraper ce qu’ils avaient sous la main » comme des bijoux ou des PlayStation.

L’enquête avait précisément débuté le 17 octobre 2024 quand Allan XXX, mineur à ce moment-là, avait été placé en garde à vue à Guichen (Ille-et-Vilaine) après un excès de vitesse à « 171 km/h » sur la route départementale 177 et « une course-poursuite » avec le motard de la gendarmerie qui voulait l’interpeller. Il s’était en effet avéré que le jeune automobiliste guadeloupéen était au volant d’une voiture dérobée par home-jacking dix jours plus tôt à Bourg-des-Comptes (Ille-et-Vilaine).  

Lors de la fouille de cette Peugeot 208, des « documents d’autres véhicules », des « clés » et des « plaques d’immatriculation » avaient été retrouvés. Les aveux du jeune homme sur sa participation aux faits avec deux autres individus, les détails sur leur « mode opératoire » et l’exploitation « volontaire » de sa téléphonie mobile n’ont toutefois pas permis de retracer « le circuit financier et de revente des voitures », a expliqué la présidente du tribunal correctionnel de Rennes.

A la suite de son arrestation, Allan XXX avait été remis en liberté : il avait dit « regretter s’être laissé embarquer dans l’histoire », qu’il allait « se remettre sur le droit chemin » et que « l’on ne l’y reprendrait plus ». Mais un mois et demi plus tard, il avait pourtant été de nouveau aperçu en plusieurs endroits où avaient eu lieu des home-jackings… Les trois prévenus n’étaient que de « simples exécutants » et opéraient « à l’improviste », ont-ils certifié.

« J’AI PASSE DEUX SEMAINES SUR MON CANAPE AVEC UNE ARME BLANCHEE A COTE »

Au total, les prévenus ont ainsi fait pas moins de quatre-vingt-six victimes, a-t-il été dénombré à l’audience. L’une d’entre elles, Aurélien XXX, a souhaité « faire prendre conscience de l’impact financier et de l’impact personnel » du cambriolage pour lui, son épouse et leur bébé de 2 ans et demi. « Moi après le cambriolage, j’ai passé deux semaines sur mon canapé avec une arme blanche à côté dès que j’entendais un moteur à 3h du matin » a-t-il témoigné.

Me Pauline Kerloegan, avocate de onze familles de victimes, a quant à elle évoqué la « désillusion » de ses clients : ils sont « confrontés » au silence de deux des trois mis en cause, devront attendre encore un an pour être indemnisés « après s’être battus pour rassembler toutes les pièces » et n’ont « pas pu prendre la parole » à l’audience du fait des contraintes de temps du tribunal.

Les victimes ont aussi selon elles un « sentiment unanime du parcours de combattant » : elles ont dû « batailler au quotidien avec les assurances pour avoir une indemnité pas à la hauteur des préjudices ». 

Le tribunal correctionnel de Rennes a donc finalement condamné Allan XXX à trois ans d’emprisonnement ferme et deux avec sursis probatoire, Yohan XXX et Jawad XXX à quatre ans d’emprisonnement ferme et un an avec sursis probatoire. Dans le cadre de leur sursis probatoire, les trois voleurs seront astreints à une obligation de travail, à une interdiction de contacts avec les victimes et à une interdiction de séjour pendant trois ans en Ille-et-Vilaine./NT 

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