Charente

La filière Cognac obtient un répit après la visite de Jean-Noël Barrot en Chine

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Lors de son voyage en Chine, le ministre Jean-Noël Barrot a obtenu un sursis de trois mois concernant l’application des droits de douane supplémentaires pour la filière Cognac. Selon Actu.fr, la Chine a ainsi accepté de reporter une éventuelle application définitive de ces droits, a annoncé vendredi le chef de la diplomatie française à l’issue de sa visite.

« Le risque auquel était confrontée la filière, jusqu’à hier, c’était l’application définitive à l’issue de la période de l’enquête, qui devait se terminer le 5 avril prochain », a expliqué Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères de France.

« À l’issue de cette visite, m’est confirmé que l’enquête est repoussée de trois mois. Ce qui écarte le scénario d’une application brutale de droit définitif sur cette filière », s’est-il félicité.

Une annonce accueillie avec prudence

Malgré cette annonce, l’interprofession du Cognac reste prudente et souhaite analyser cette décision plus en détail.

« L’annonce faite semble repousser à juillet la fin de l’enquête et donc l’application de droits définitifs. Mais des droits temporaires nous sont déjà appliqués depuis octobre sous forme de caution », a réagi le Bureau national interprofessionnel du Cognac (BNIC) dans un communiqué transmis à l’AFP.

Ces cautionnements ont déjà provoqué un effondrement des exportations françaises de Cognac vers la Chine, avec une baisse de 72 % en février 2025. Malgré cela, le ministre Jean-Noël Barrot a insisté sur l’importance de trouver une « solution rapide » afin de concentrer les efforts franco-chinois sur des partenariats et des investissements futurs.

Une issue encore incertaine

Interrogé sur les perspectives après ces trois mois de sursis, le ministre a reconnu l’incertitude qui entoure la décision finale des autorités chinoises.

« En fonction des résultats de l’enquête, les autorités chinoises prendront ou non des décisions et nous allons évidemment continuer à nous mobiliser à Paris comme à Pékin grâce au travail de notre ambassadeur et avec l’ensemble des parties prenantes », a-t-il déclaré.

Pour Anthony Brun, président de l’Union générale des viticulteurs pour l’AOC Cognac (UGVC) et membre du comité permanent du BNIC, cette prolongation de trois mois est la dernière possible.

« C’est la dernière fois que la prolongation de trois mois peut avoir lieu. On le savait. Donc l’objectif reste toujours le même, s’éloigner définitivement de ces sanctions », a-t-il affirmé. Bien qu’il évoque un « sentiment partagé », il perçoit tout de même cette annonce comme un « signal positif » et espère un « abandon définitif » des sanctions.

Une filière essentielle pour l’économie française

La filière Cognac représente un total de 72 500 emplois en France et repose presque exclusivement sur les exportations, qui comptent pour 98 % de ses ventes.

Les États-Unis sont le premier marché (38 % des expéditions), suivis de la Chine (25 %). Depuis l’imposition des taxes provisoires, les expéditions vers la Chine ont chuté de 60 % en seulement quatre mois, mettant en péril l’équilibre économique de cette industrie emblématique.

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