Angers

Un souffle contemporain pour la cathédrale d’Angers

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Les fouilles ont repris le 31 mars prendront fin le 30 avril prochain.

Un projet architectural inédit signé Kengo Kuma va transformer le visage de la cathédrale Saint-Maurice d’Angers. Cette galerie contemporaine, à la fois abri pour les précieuses sculptures polychromées du XIIe siècle et œuvre à part entière, mêle innovation, respect patrimonial et ambition culturelle.

Une cathédrale, un joyau en pleine transformation

Depuis près de neuf siècles, la cathédrale Saint-Maurice d’Angers veille sur la ville, depuis le haut de la montée Saint-Maurice. Elle fascine par son architecture gothique, son histoire et son patrimoine. Aujourd’hui, un nouveau chapitre s’ouvre : la construction d’une galerie contemporaine signée Kengo Kuma, architecte de renommée internationale. Son objectif est de protéger les sculptures polychromées du XIIe siècle qui ornent son portail occidental, tout en intégrant cette intervention dans le tissu urbain avec harmonie.

Ce projet ambitieux, porté par l’État via la DRAC des Pays de la Loire, est le fruit d’un concours international lancé en 2020, ayant attiré des agences d’architecture du monde entier. Un jury composé du préfet de Maine-et-Loire, du maire d’Angers, de l’évêque et de divers experts a étudié cinq propositions. Le projet retenu est celui de Kengo Kuma & Associates, connu pour son approche sensible et respectueuse des sites historiques. Leur proposition allie avec finesse la monumentalité gothique de la cathédrale et l’élégance contemporaine.

Entre préservation et innovation

La galerie n’est pas un simple abri. C’est une œuvre architecturale à part entière, pensée pour respecter le caractère sacré et patrimonial du lieu. Réalisée en béton de site, un béton composé à partir de matériaux prélevés localement, et habillée d’un béton fibré à ultra haute performance (BFUP) pour la toiture, elle s’intègre à l’édifice dans un souci d’esthétique et de conservation.

À l’intérieur, un dispositif d’éclairage mettra en valeur les sculptures et le portail. Les premiers travaux ont débuté en mars avec le forage de micropieux, suivi d’une phase spectaculaire d’assemblage des 660 pièces de la structure, prévues pour le printemps 2025.

Des découvertes archéologiques majeures

Ce chantier est également une aventure scientifique. Sous les pas des ouvriers, les archéologues de l’INRAP ont mis au jour des vestiges exceptionnels, révélant pas moins de 5,50 mètres de niveaux archéologiques. Frédéric Guérin, responsable des recherches, évoque une rue médiévale, une structure de fabrication de cloche, une chapelle disparue, 182 sépultures, une série de fausses dépotoirs datant des IXe et Xe siècles, ainsi que les restes d’un escalier monumental.

182 corps inhumés ont été retrouvés aux pieds de la cathédrale

Les fouilles ont également mis au jour des éléments de l’époque gallo-romaine et des vestiges plus récents liés à la période moderne. Une nouvelle campagne de recherches archéologiques est en cours du 31 mars au 30 avril 2025

Un chantier pédagogique et ouvert sur la ville

Conscient de l’intérêt du public pour ce projet, l’État et ses partenaires multiplient les initiatives de médiation : visites de chantier, actions éducatives, exposition d’une maquette de la cathédrale dans l’édifice dès le mois de mai, points presse réguliers… Une manière d’impliquer les habitants et de sensibiliser les jeunes à l’architecture, au patrimoine et à l’archéologie.

Une livraison prévue début 2026

La structure, fabriquée dans les ateliers Jousselin à Chazé-Henry, sera montée module par module, à partir du printemps 2025 : piedroits, archivoltes, toiture… La pose des arcs (archivoltes) et des tympans promet d’être spectaculaire. Les installations techniques, dont l’éclairage, suivront à l’automne. En parallèle, la Ville d’Angers rénove la place Monseigneur-Chappoulie et les rues voisines, pour mieux harmoniser l’espace public autours de l’édifice.

L’accès au public est prévu pour les fêtes de Noël 2025, et l’inauguration officielle est programmée en janvier 2026, avec un temps festif envisagé au printemps suivant.

Un investissement au service du patrimoine

Depuis 10 ans, l’État a consacré 12,745 millions d’euros à la restauration et à la protection de la cathédrale, avec 100 000 euros par an dédiés à son entretien courant. Ce projet en est l’aboutissement symbolique : une alliance entre patrimoine, innovation, et transmission.

Simon Apokourastos

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