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Réforme des Retraites: L’exécutif nie toute « brutalité » après la promulgation éclair

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Le ministre français du Travail, de l’Emploi et de l’Intégration, Olivier Dussopt (photo), arrive à l’hôtel Matignon pour participer à une réunion sur la réforme des retraites avec le Premier ministre français, Elisabeth Borne. /Photo prise le 5 avril 2023/REUTERS/Sarah Meyssonnier

Le ministre français du Travail, Olivier Dussopt, a nié dimanche qu’Emmanuel Macron ait fait preuve de « brutalité » ou de « mépris » en promulguant de manière expresse la loi sur la réforme des retraites, à la veille d’une allocution télévisée du chef de l’Etat qui visera selon l’exécutif à « apaiser ».

« Il n’y a pas de brutalité à appliquer la loi », a déclaré le ministre qui a porté la réforme des retraites au Parlement, lors de l’émission « Le Grand Rendez-Vous » sur Europe 1 et CNEWS. « Il n’y a pas de mépris, mais une volonté de travailler avec tous », a-t-il assuré.

La décision d’Emmanuel Macron de promulguer dans la nuit de vendredi à samedi la loi prévoyant notamment le report de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, quelques heures après sa validation partielle par le Conseil constitutionnel, a été vivement critiquée par l’opposition et les syndicats, qui ont décliné l’invitation du président de la République à se rendre mardi à l’Elysée.

Interrogée dimanche dans l’émission « Le Grand Jury » RTL/Le Figaro/LCI, la présidente du groupe Rassemblement national (RN) à l’Assemblée nationale, Marine Le Pen, a estimé que le chef de l’Etat avait démontré qu’il était encore dans un « état d’esprit de provocation » et l’a jugé incapable d’apaiser le pays.

« La réalité c’est qu’Emmanuel Macron prend un plaisir étonnant à jeter les Français les uns contre les autres et (…) à brutaliser le peuple français », a-t-elle affirmé.

Dans l’impasse politique et démocratique actuelle, le chef de l’Etat n’a d’autre choix que de saisir une des trois portes de sortie que lui offre la Constitution de la Ve République, a ajouté la dirigeante d’extrême-droite : un référendum sur la réforme des retraites, la dissolution de l’Assemblée nationale ou sa propre démission.

« Il ne peut pas s’extraire de ces trois solutions pour respecter l’esprit de la République », a-t-elle jugé.

Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a appelé de son côté les Français à « casser la baraque » le 1er Mai et déploré lui aussi dans une interview publiée dimanche dans Le Parisien qu’Emmanuel Macron n’ait « pas fait le choix de l’apaisement ».

« Dans son esprit, il y a une séquence politique qui s’appelait les retraites, puis on passe à la séquence politique suivante. Mais la vie des gens, ce n’est pas une séquence politique ! », a fustigé le responsable syndical.

« Le mépris renvoyé aux travailleurs aura été constant », accuse-t-il, alors que l’intersyndicale, qui a déjà appelé à une grande journée de mobilisation le 1er mai, s’exprimera après l’allocution d’Emmanuel Macron lundi soir et pourrait se rallier aux deux autres journées de manifestations et grèves annoncées samedi par la CGT les 20 et 28 avril.

Olivier Dussopt a de son côté défendu une nouvelle fois une réforme qui figurait l’an dernier dans le programme de campagne d’Emmanuel Macron et répété que l’exécutif savait « dès le départ qu’il y aurait un désaccord (avec les syndicats) concernant les questions d’âge ou de durée de cotisation » et que cette réforme serait « impopulaire ».

« J’ai parfois le sentiment que le président de la République paye les factures des 30 dernières années et pas seulement les siennes », a-t-il ajouté.

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