Angers
Angers : plus de 700 personnes mobilisées pour la première édition du Défi Enfance

Le coup d’envoie de la course a été lancé dès 10h par le maire d’Angers, Christophe Béchin et Florence Dabin, présidente du conseil départemental du Maine et Loire, au cœurs de la foule. Angers Info.
Ce vendredi 16 mai, le Parc Saint-Serge à Angers a accueilli la première édition du “Défi Enfance” : une course solidaire et intergénérationnelle pour alerter sur la situation des enfants en danger et soutenir les associations engagées. Une matinée émouvante, sportive et militante.
Une course pour faire entendre les voix oubliées
Sous un grand soleil, ils étaient plus de 783 participants dont au moins 400 coureurs à se retrouver dès 9h au Parc Saint-Serge, à Angers, pour faire du bruit autour d’un sujet encore trop souvent relégué au silence : la protection de l’enfance.
Jean-Paul Béchu, président du fonds de dotation Esperancia, porteur de l’événement, a lui-même grandi dans le système : « Avec ce que j’ai vécu, j’ai décidé qu’il fallait devenir le porte-parole de ces enfants placés, maltraités, oubliés, pour pouvoir se réunir ». Abandonné à l’âge d’un an, il a été placé dans plusieurs familles d’accueil mal intentionnées. « Plus on sera nombreux à entendre parler de cette cause, plus on réussira tous ensemble à la faire évoluer dans le bon sens », a-t-il expliqué au micro d’Angers Info.
L’objectif était clair, lever 100 000 euros d’ici le premier juin pour les structures et associations qui accompagnent les enfants en danger. À ce jour, 30 520 € de dons ont été réalisés , soit 31 % de l’objectif. Avec ces bénéfices, 39 associations, engagées pour la protection et l’accompagnement des enfants ont été soutenues partout en France. Avec un coup d’envoi à 10 h lancé par Christophe Béchu, maire d’Angers et Florence Dabin, présidente du conseil départemental du Maine-et-Loire à 10 h, cette course solidaire de deux heures s’est déroulée sur une boucle de 450 mètres, sans performance imposée, mais avec une énergie collective remarquable. En tout, 3 594,72 kilomètres ont été parcourus en courant, marchant et pédalant.
Un village vivant et engagé
Autour du parcours, un village associatif animé a permis aux visiteurs d’échanger avec les associations partenaires comme AGAPE, Union pour l’Enfance, ou encore Le Gouvernail, une école qui accueille des enfants sous mesure de protection, et de se ravitailler.
Albanne Justeau, directrice du Gouvernail, a, elle, couru avec ses élèves. « Nous sommes venus avec 29 élèves et leurs encadrants. C’est important de leur faire prendre conscience de la chance qu’ils ont d’avoir accès à une scolarité », a expliqué Guilhem d’Abbadie, directeur également du Gouvernail.
La mairie d’Angers a soutenu l’événement, en apportant du matériel, de la communication, et une présence forte. Christophe Béchu, maire d’Angers, a salué cette initiative. « Ce qui se passe ici est unique. On parle beaucoup plus de fin de vie que de début de vie, et c’est pourtant essentiel ».

Florence Dabin, Présidente du Département de Maine-et-Loire à gauche, Jean-Paul Béchu, au centre et Christophe Béchu, à sa droite ont pris la parole pour apporter leur soutien aux associations militant pour les enfants en dangers, dans une ambiance festive. Angers Info.
Tous les profils, tous les âges
Le colonel Benoît de Ligniville, du 6ᵉ régiment du génie, était également présent avec 41 militaires, grâce à l’association des sapeurs de marine 1894. Leur participation a été accompagnée d’un don de 1 000 euros. « Ce n’est pas le régiment qui donne, car en tant qu’institution on ne peut pas, c’est l’association qui fait un don. On est là car on a été invités à participer, c’est une bonne cause, on a beaucoup de jeunes chez nous », a-t-il précisé.
Parmi les plus jeunes coureurs, Salifou, 11 ans, était là pour représenter l’espoir. « On est là pour aider les enfants en danger. Avant, j’étais comme ça. Ça a changé grâce à une association ».
Des étudiants d’écoles privées comme Studio M ou l’ESP ont également pris part à l’événement. Riwal, 18 ans, étudiant en 3D, a été enthousiaste : « J’avais vraiment envie de courir. L’école a payé les frais d’inscription et le déjeuner, ça change du PC ! », a-t-il déclaré avec un large sourire.
Conférence sur la résilience : comprendre, sensibiliser, inspirer
Dans l’après-midi, à 14 h, une conférence sur la résilience a été proposée aux participants, avec pour objectif de mieux comprendre les parcours d’enfants confrontés à la violence, à l’abandon ou au placement, mais aussi de valoriser les forces de transformation qui peuvent émerger de ces épreuves.
Parmi les intervenants annoncés : Daniel Rousseau, pédopsychiatre reconnu, Yamina Djanti, ancienne enfant placée devenue entrepreneure engagée, Gaël Meunier, aventurier et entrepreneur social, Marvyn Alix, éducatrice spécialisée, et bien sûr Claire Supiot, ancienne nageuse olympique et championne paralympique, également marraine de l’événement.
Un peu plus tôt, celle-ci nous expliquait, « le Défi Enfance m’a ouvert les yeux sur ce qu’il se passe réellement durant l’enfance. Les participants nous montrent que tout est possible à travers l’activité physique ».

Claire Supiot, championne de France neuf fois de natation, tombée malade, puis devenue médaille d’or d’Europe en paralympique et médaille de bronze, elle soutient cette course avec ferveur. Angers Info.
Un appel à l’action national
Les discours se sont multipliés sur la scène de la course pour rappeler les urgences sociales : 1 SDF sur 4 est un ancien enfant placé, 34 % de la population française a subi des violences dans l’enfance. Florence Dabin a rappelé que « le département est le chef de file sur la protection de l’enfance. Il faut offrir le champ des possibles », en citant notamment les actions menées avec la préfecture pour valoriser les jeunes engagés.
Une première édition qui en appelle d’autres
« J’espère que ce sera le début d’une très belle histoire, qui va se répandre à partir d’Angers sur le reste de la France », a conclu Jean-Paul Béchu.
Avec une ambiance chaleureuse, des centaines de sourires et une cause profondément humaine, le Défi Enfance a marqué les esprits et les cœurs.
Simon Apokourastos