Justice
Passé par le Maine-et-Loire, l’escroc écumait les bars du grand Ouest pour voler des tickets à gratter

Le parquet général de la cour d’appel de Rennes a requis, ce mardi 20 mai 2025, un an et demi de prison ferme à l’encontre d’un habitant de Rennes (Ille-et-Vilaine) accusé de vols de tickets de jeux à gratter dans des commerces d’Avranches (Manche), Ombrée-d’Anjou (Maine-et-Loire), Mayenne et Andouillé (Mayenne).
Robert XXX est bien parti pour décrocher une trente-neuvième mention à son casier judiciaire. Le 9 septembre 2024, la gérante du restaurant Le Grand Chien, à Avranches, avait en effet porté plainte pour un « vol » survenu quelques jours plus tôt dans son restaurant routier : le 27 août 2024, un client avait en fait « commandé un café » et s’était ensuite « dirigé vers les jeux à gratter » pour en voler.
Après cela, il avait « caché les jeux dans un tas de feuilles » puis les avait « mis dans les poches arrières de son pantalon ». Il avait par la suite « terminé son café » et ensuite acheté « deux jeux à gratter », essayant à cette occasion de « prendre de nouveau des jeux » mais en vain, car il était cette fois « surveillé ».
Ce « grand fin, barbu » qui « ne parle pas bien français » s’était de nouveau présenté « le jour-même » de la plainte de la gérante pour « faire vérifier des jeux » mais le mari d’Isabelle XXX avait cette fois « refusé » de le servir car il l’avait « parfaitement reconnu ». Devant son mari, Robert XXX avait « contesté les faits » et était simplement « reparti ». Mais la gérante avait produit « les captures d’écran de la vidéosurveillance de son établissement » aux enquêteurs.
CONNU POUR DE « MULTIPLES VOLS » DANS L’OUEST
Elle leur avait expliqué qu’elle savait que « des faits similaires » s’étaient produits dans l’agglomération de Rennes (Ille-et-Vilaine), où ce « réfugié politique azéri » est installé. Les enquêteurs avaient alors fait « des recherches sur Internet » et s’étaient aperçus que « des articles » faisaient effectivement état « d’agissements similaires ».
Ils avaient donc pris attache avec leurs collègues de Bruz (Ille-et-Vilaine) en fournissant l’identité Robert XXX et les photos extraites de la vidéosurveillance de la commerçante d’Avranches. Le quinquagénaire était alors « ressorti au fichier de Traitement des antécédents judiciaires (TAJ) » en tant qu’auteur de « multiples vols de jeux à gratter » en Bretagne et en Normandie, a-t-il été relaté à l’audience. La gérante avranchinaise l’avait dans la foulée « formellement reconnu » sur « tapissage photographique ».
Le 19 septembre 2024, le patron du bar PMU « Le 102 », à Ombrée-d’Anjou (Maine-et-Loire), s’était à son tour manifesté auprès des gendarmes après avoir procédé à « un inventaire » de son stock : il lui manquait « énormément de jeux à gratter ». Comme sa collègue d’Avranches, il avait alors « regardé les vidéos » de son commerce et avait signalé les faits à la gendarmerie. Il lui manquait « un carnet de jeux d’une certaine valeur » et la Française des jeux (FDJ) lui avait expliqué que les gains avaient été « encaissés ».
Puis, quelques semaines plus tard, la patronne du Café des sports d’Andouillé (Mayenne) avait à son tour été volée de « trente-quatre tickets à gratter » par un homme qui avait « profité du fait qu’elle tourne le dos » pour « ouvrir le tiroir » contenant les jeux. Son employé avait toutfois relevé la plaque d’immatriculation du véhicule, appartenant à Robert XXX.
« LA BOUCLE EST BOUCLEE »
« La boucle était bouclée », a ainsi soufflé la présidente de la 10e chambre de la cour d’appel de Rennes lors de l’audience de ce mardi 20 mai 2025. Le 19 mars 2025, le quinquagénaire avait été condamné en comparution immédiate à quatorze mois de prison ferme, mais en dépit des « reconnaissances constantes » des commerçants, il persiste à contester les faits et a donc fait appel de sa condamnation.
« Je vais passer onze années derrière les barreaux pour quelques milliers d’euros », a soufflé cet homme qui assure être victime d’un « montage » vidéo de la part des commerçants.
« A chaque fois, je ne suis pas condamné sur des faits mais sur mon casier judiciaire », a ajouté cet individu « sans ressources », qui a une « dette de loyer » de « 17.000 € » et doit s’acquitter d’amendes pour « 1.400 € ». Ses trente-huit précédentes condamnations ont majoritairement été prononcées pour « des atteintes aux biens », et en particulier des « vols ».
Reste que « l’ensemble des vols reprochés ont été commis avec le même mode opératoire », a souligné l’avocate générale, pour qui la culpabilité du prévenu est « parfaitement établie ». Au regard de sa « persévérance dans la délinquance », elle a requis dix-huit mois de prison ferme à son encontre, une interdiction de paraître en Bretagne pendant trois ans et une interdiction de territoire français à sa sortie de prison. « Prenez la décision avec votre cœur« , a simplement conclu Robert XXX. La décision sera rendue dans les prochains jours./CB