France
Petite enfance. Les communes doivent à présent organiser la garde des enfants en bas âge.

Les représentants institutionnels et experts réunis lors de la première rencontre autour du Service Public de la petite enfance, le 20 mai 2025, au centre Jean Vilar à Angers. De gauche à droite : une représentante locale, un représentant local, Philippe Chopin (préfet de Maine-et-Loire), Cécile Bonamy (directrice de la Caf de Maine-et-Loire), Élisabeth Laithier (présidente du comité de filière petite enfance), une intervenante et Arnaud Bouchet (président de la Caf de Maine-et-Loire). Angers Info
À partir de 2025, les communes deviennent les nouvelles autorités organisatrices de l’accueil du jeune enfant (ndlr qui s’occupent maintenant de mieux organiser la garde des enfants en bas âge) . Pour les accompagner, la Caf de Maine-et-Loire a lancé une série de rencontres avec les élus, dont la première a eu lieu le 20 mai à Angers.
Une responsabilité nouvelle pour les communes
Dès 2025, les collectivités locales auront la responsabilité d’organiser l’accueil des enfants de 0 à 6 ans sur leur commune ou leur intercommunalité. Dans ce cadre, la Caisse d’Allocations Familiales (Caf) de Maine-et-Loire mobilise les élus du département pour anticiper cette transition majeure. « Aujourd’hui, les communes deviennent autorités organisatrices. C’est désormais de leur responsabilité, elles devront respecter des normes », explique Arnaud Bouchet, président de la Caf de Maine-et-Loire.
Un premier temps fort s’est tenu ce mardi 20 mai au centre social Jean Vilar, à Angers, en présence de nombreux élus locaux, de représentants institutionnels et d’experts nationaux comme Élisabeth Laithier, présidente du comité de filière petite enfance, Gaëlle Choquer-Marchand, directrice générale déléguée de la CNAF, ou encore Cécile Bonamy, directrice de la Caf de Maine-et-Loire, et le préfet Philippe Chopin.
Des enjeux majeurs pour les territoires
Le nouveau Service Public de la petite enfance (SPPE), porté par l’État, vise à garantir à chaque famille un accès équitable et de qualité aux modes d’accueil, quelles que soient sa situation sociale ou son lieu de résidence. Ce changement intervient dans un contexte démographique préoccupant. En 1975, le taux de fécondité dans le Maine-et-Loire était de 2,8 enfants par femme. Il est tombé à 1,71 en 2025. Ce recul pose des enjeux de renouvellement de population et de soutien aux jeunes familles.
Un rôle clé pour les élus
Les rencontres organisées par la Caf permettent aux élus d’échanger entre eux, de partager leurs attentes et d’être rassurés quant à leur nouveau rôle. « Il s’agit d’un échange formel et informel, pour comprendre les besoins, les freins, et accompagner les projets locaux », précise Cécile Bonamy. Les collectivités de plus de 3 500 habitants devront désormais recenser les besoins et organiser une offre suffisante. Au-delà de 10 000 habitants, elles auront l’obligation de mettre en œuvre un schéma pluriannuel de maintien et de développement de l’offre d’accueil.
Un défi d’égalité et de qualité
Le taux de couverture des besoins en accueil des jeunes enfants est aujourd’hui de 71,8 % dans le Maine-et-Loire, contre 59 % au niveau national. Mais des disparités fortes subsistent : seules 23 % des familles modestes ont recours à un mode de garde, contre 74 % pour les familles aisées. À cela s’ajoute la question de l’attractivité du métier. 68 % des places d’accueil sont assurées par des assistantes maternelles, mais près de la moitié partiront à la retraite entre 2027 et 2030. « On risque une désertification des modes de garde dans certains territoires », alerte la directrice de la Caf du Maine-et-Loire.
Une offre à mieux structurer
La Caf attire également l’attention sur un point de gouvernance nouveau, toute création de structure d’accueil devra désormais faire l’objet d’un avis de la collectivité concernée. Si cet avis est négatif, le projet ne pourra pas voir le jour. Cette nouveauté vise à coordonner l’offre, à éviter les implantations déséquilibrées, et à s’assurer de la qualité des structures, en lien avec les Relais Petite Enfance (RPE) et les partenaires locaux.
Une Caf au cœur de l’accompagnement
La Caf de Maine-et-Loire, acteur majeur de la solidarité dans le département, accompagne plus de 170 000 allocataires, soit plus de la moitié de la population. En 2023, elle a redistribué plus d’un milliard d’euros, dont 73 millions pour l’action sociale.
Forte de cette expertise, elle entend jouer pleinement son rôle aux côtés des communes. « Nous sommes là pour les soutenir, pour structurer une politique petite enfance plus lisible, plus équitable, et plus adaptée aux réalités de terrain », conclut Elisabeth Laithier.
Simon Apokourastos