Angers

C’est « Le Grand soir » pour Delépine, Kervern, Poelvoorde et Dupontel à Cannes

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Le dernier film du duo déjanté de Groland vient de recevoir le Prix Spécial du Jury à Cannes dans la catégorie « Un certain regard ». Hasard du calendrier, Benoît Delépine était avant-hier à Angers pour présenter son nouvel opus.

Après Louise-Michel et Mammuth, Benoît Delépine et Gustave Kervern sont de retour avec « Le Grand soir ». Un film punk, à l’image de leur prestation cannoise. Mardi, le film était présenté en compétition officielle sur la Croisette dans la catégorie « Un certain regard ». « Après tout, on venait présenter un film punk, on n’allait pas faire les enfants de cœur », analyse Benoît Delépine. Bilan : une séance photo complètement déjantée, le bureau de Thierry Frémaux (délégué général du festival) démonté, un strip-tease, et une polémique suite au doigt d’honneur adressé par Gustave Kervern à Brad Pitt. Le jury, présidé dans cette sélection par Tim Roth, ne leur en a pas tenu rigueur. Bien au contraire, ils ont même plutôt apprécié la prestation d’ensemble, puisque les joyeux lurons de Groland repartent avec le Prix Spécial du Jury. Une récompense assez inattendue, mais qui devrait apporter un sérieux de coup de pouce à ce film qui sort en salle le 6 juin prochain.

Dupontel/Poelvoorde, pourquoi personne n’y avait pensé ?

Dans un premier temps, les deux réalisateurs avaient pour idée de réaliser un film, qui se serait déroulé à New-York sur fond d’attentat du 11 septembre. C’est dans cette idée qu’ils ont contacté Albert Dupontel et Benoît Poelvoorde, des acteurs qu’ils avaient déjà côtoyés au cours de leurs tournages précédents. « On avait déjà deux acteurs, mais on s’est vite rendu compte que cette histoire de 11/09 ne collerait pas ». C’est pourquoi, ils ont opté pour la réalisation un film autour d’un Dyogène moderne, un punk à chien. C’est dans cet esprit que « Not », interprété par un Benoît Poelvoorde méconnaissable, vit en parallèle de la société de consommation. Il n’a jamais mis les pieds dans un centre commercial, n’utilise pas la voiture, vit dans la rue, sa manière à lui de garder ce qui lui reste de liberté. Lui qui se considère comme « le plus vieux punk à chien d’Europe » se rapproche de son frère, le beaucoup plus conventionnel Jean-Pierre (Albert Dupontel), pour vivre une fuite vers la liberté. Les deux acteurs sont réunis pour la première fois sur un même film, « on les connait depuis un bout de temps, et comme nous, ils ont un goût pour l’humour noir » précise Benoît Delépine.

Fidèle à l’esprit Groland

En effet, Le Grand soir, c’est une comédie qui tourne autour de deux personnages complètement désorientés. Not et Jean-Pierre ne veulent plus d’une société minée par les licenciements, la crise, la pauvreté… « Un peu comme il existe des drogues dures et des drogues douces, notre film peut-être classé comme une anarchie douce », explique le réalisateur. Une telle comédie ne peut-être que désenchantée, d’où l’idée de « road-movie circulaire » : les deux personnages tournent autour d’un centre commercial. Une zone industrielle qu’ils devront quitter pour se sentir vivre. On retrouve dans ce film, l’esprit subversif et irrévérancieux de l’émission Groland (Canal +), de laquelle sont issus les deux réalisateurs. D’ailleurs certains personnages, comme les deux figurantes qui se font voler leur yaourt sont des grolandaises (pour les non-initiés, entendez sympathisants de l’émission). Une émission d’ailleurs menacée : « Canal + a perdu les droits de diffusion du football. Et comme nous n’existons que grâce aux abonnés, j’ignore si Groland sera renouvelé. » Les deux compères vont d’ailleurs recommencer le Festival du Film Grolandais qui sera délocalisé à Toulouse du 17 au 23 septembre. Avant cela, ne manquez pas la sortie du film, le 6 juin 2012.

Ludovic Aurégan
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