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Vendée : les taxis redoutent les effets d’une réforme sur le transport de patients

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La réforme de la convention encadrant la rémunération des trajets sanitaires non urgents inquiète les taxis des Pays de la Loire. Comme leurs collègues à l’échelle nationale, ils redoutent une perte de revenus significative si le nouveau dispositif, qui prévoit un forfait de 13 euros pris en charge par l’Assurance maladie puis un tarif au kilomètre, entre en vigueur comme prévu. Le texte, qui vise à réduire les trajets à vide et les temps d’attente jugés excessifs, ne remet pas en cause la date de son application, selon les précisions du Premier ministre à l’issue d’une rencontre avec les représentants du secteur le samedi 24 mai.

Une activité vitale pour les zones rurales

Selon France Bleu, dans les territoires ruraux, ce mode de transport représente souvent la majorité du chiffre d’affaires des artisans taxis. Yoann Biret, dirigeant des Transports Biret à Sainte-Flaive-des-Loups (Vendée), indique que « pour beaucoup d’entre nous, c’est 80 à 85 % du chiffre d’affaires ». Il cite l’exemple d’un patient âgé, atteint d’un cancer, qu’il transporte régulièrement au centre hospitalier de La Roche-sur-Yon : « Il a 85 ans, il ne peut pas prendre sa voiture. »

Bruno, taxi aux Sables-d’Olonne, renchérit : « Ce ne sont pas des courses de loisirs. Les bons de transport sont délivrés par les médecins, pas par nous. » Il redoute que les conséquences économiques de la réforme ne le poussent à quitter la profession.

Des abus, mais une réalité de terrain complexe

Christophe, basé à La Tranche-sur-Mer, reconnaît qu’il existe des cas problématiques : « Quand une personne de 87 ans va faire dix minutes de rayons à Paris et bénéficie de 30 trajets, ça revient à environ 1 200 euros le trajet. C’est clairement excessif. » Il estime qu’une prise en charge plus rationnelle, comme le train, serait parfois préférable.

Pour tenter de contenir les dépenses, la Caisse nationale d’assurance maladie encourage le recours au transport partagé. Mais dans les faits, la marge de manœuvre semble étroite, comme l’explique Stéphane, un autre professionnel du secteur : « On le fait déjà autant que possible. Là, par exemple, j’attends deux patients pour les ramener ensemble. »

Une réforme sur fond de tension économique

Selon les chiffres de l’Assurance maladie, les dépenses de transport sanitaire ont bondi de 45 % entre 2019 et 2024, atteignant 6,74 milliards d’euros. Le gouvernement veut freiner cette croissance. Mais les professionnels, eux, alertent sur une réforme qui risque de déstabiliser un pan entier du transport de santé, notamment dans les zones peu desservies où les taxis sont souvent le seul relais vers les soins.

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