Tourisme

A Angers, Terra Botanica sera le premier grand parc à thème de France à rouvrir

Publié

le

10/07/2019 : parc Terra Botanica. Visiteurs dans la roseraie. Crédit photo : Coralie Pilard.

Jeudi 4 juin, le parc en bordure d’Angers Terra Botanica rouvrira ses portes après plus de deux mois de fermeture. Premier grand parc à thème de France à reprendre son activité, il marque le début d’une série de retour de ces parcs sur notre territoire. Parallèlement à cela, l’unique parc végétal Européen fête ses 10 ans cette année : l’occasion pour lui de présenter ses deux grandes nouveautés, l’Oasis, la plus grande structure en bambous d’Europe, et le Jardin sans eau. Retour avec Denis Griffon, directeur du parc, sur le message que veut transmettre le parc malgré une période particulière.

Lorsque le confinement a été prononcé le 16 mars, entrainant la fermeture du parc, Denis Griffon, directeur des lieux, avoue avoir eu du mal à l’admettre « Ce fut un crève-cœur […] Pour être franc, j’avais le cafard dès que je me baladais dans le parc ». En effet, alors que le printemps commençait à peine à arriver, ce ne sont pas moins de 150 000 bulbes qui ont vu le jour sans que personne ne puisse les admirer. Une période pourtant si importante pour le parc, où la diversité de la flore offre un spectacle riche et unique.

Un début d’année prometteur

Pourtant, l’année s’annonçait fructueuse pour le lieu, avec une augmentation de la fréquentation de 25% au 8 mars, en comparaison de 2019. Les estimations voyaient déjà le parc atteindre la barre des 400 000 visiteurs en une année, un chiffre record s’accordant avec les 10 ans de l’enseigne. Malheureusement, les événements ont conduit le parc à une autre réalité, bien moins réjouissante. Au total, Terra Botanica a connu une perte d’au minimum 80 000 personnes sur les deux mois. Mais Denis Griffon reste optimiste sur l’avenir : « Je suis persuadé que nous ferons une excellente saison touristique et une très grosse arrière-saison. Même si cette année, nous n’atteindrons sûrement pas les 400 000 visiteurs, cela se fera dans les années qui vont suivre. » Pour pallier cette période particulière, le directeur évoque également l’idée d’un possible agrandissement du calendrier de septembre par rapport aux autres années.

Adapter la réouverture à la protection sanitaire

Avec sa réouverture, le parc devra mettre en place toutes les mesures sanitaires imposées par le gouvernement afin d’éviter la transmission du virus. Une organisation qui semble déjà au point, avec l’installation de différents panneaux de prévention, ainsi que la présence de marques aux sols et de gel hydroalcoolique sur le site. Les masques seront également obligatoires pour toutes les attractions et spectacles. A la suite des annonces d’Edouard Philippe du jeudi 28 mai et grâce aux autorisations de la préfecture, le parc pourra accueillir jusqu’à 5 000 personnes, et les différents spectacles proposés auront donc bien lieu. Une gestion que Denis Griffon admet être compliquée mais qui n’empêchera pas la bonne application des consignes de sécurité. Le directeur poursuit sur une note plus poétique : « Je rappelle qu’ici c’est quand même 20 hectares de visite, au milieu de l’oxygène, de la chlorophylle et sans pesticides et engrais chimiques. Le tout dans une biodiversité exceptionnelle. Donc si ici, nous ne sommes pas protégés, nous le serons nulle part. » Une forme de protection naturelle, qui lui paraît essentielle actuellement : « Dans notre monde brutal, un peu de moments de paix et de tranquillité au milieu des espaces verts fera beaucoup de bien à tout le monde » conclut-il.

L’importance de donner du sens aux 10 ans du parc

L’Oasis, l’une des principales nouvelles activités du parc – Crédit: Thierry HUGUENIN

C’est donc impatient et heureux que Denis Griffon prépare la réouverture de son parc. Dans un lieu qu’il souhaite agréable, beau et unique, le directeur explique les choix des nouvelles activités « Logiquement, tous les grands parcs font une nouvelle attraction pour leur anniversaire. Cela aurait pu être un cinéma 4D supplémentaire, ou un Splash Battle mais ce n’est pas du tout ce que l’on a voulu faire. On a voulu faire tout le contraire des parcs actuels et inscrire le parc dans la mission de service public qu’il a ». Cette mission, elle rejoint une volonté écologique et de respect du développement durable.« Nous avons voulu donner du sens » développe Denis Griffon.

Dès le 4 juin prochain, les visiteurs pourront donc admirer la structure de l’Oasis, plus grande construction en bambous d’Europe par sa hauteur de 7 mètres et sa superficie de 600 m2. L’espace, servant comme lieu de rencontre, a nécessité 2 ans de création et de réflexion et plus de 4500 heures d’installation. Pour Denis Griffon, le but est de promouvoir l’utilisation du bambou en Europe « C’est une structure symbolique par l’utilisation des matériaux. Le bambou a été complétement ignoré en Occident alors qu’en Asie, il participe à la vie de l’homme. […] Il a un grand avenir et c’est cela que l’on veut montrer. » se justifie-t-il. « On fait un lieu où l’on s’y sent bien, un lieu qui est exceptionnellement beau. C’est unique pour le moment et tant mieux si l’idée est reprise. On est là pour transmettre et faire partager notre message ». Un objectif clair, donnant l’image d’un parc sûr de ses projets et de ses idées.

A travers sa deuxième grande nouveauté, Terra Botanica insiste sur l’importance de protéger une denrée rare : l’eau. Le Jardin sans eau se veut donc de prouver qu’il existe des solutions face à la rareté d’une ressource si importante. Pour Dominique Lamy, responsable du paysage de tout le parc, il est évident qu’avec le dérèglement climatique, on se dirige vers des pénuries d’eau chaque été. Ainsi, le jardin du futur expose à la fois une pelouse capable de rester verte peu importe la météo, appelée Lipia, mais aussi des plantes entretenues de telle sorte à ce qu’elles se développent seules pour aller chercher l’eau. Dominique Lamy explique le fonctionnement : « Si nous leurs avions donné de l’eau tous les jours, comme dans la plupart des jardins, les plantes seraient devenues “paresseuses” et leurs racines seraient restées en surface. Nous ne les avons arrosées qu’une fois tous les quinze jours, afin qu’elles aillent chercher l’eau en profondeur ». Une méthode qu’il prétend être envisageable avec toutes les plantes, peu importe l’endroit. « Ce nouveau jardin s’inscrit dans la continuité de ce que Terra Botanica propose depuis plusieurs années. C’est notre vocation que de montrer aux visiteurs, de manière ludique et pédagogique, les nouvelles façons de jardiner, de préserver la ressource et de conscientiser le visiteur sur l’importance du végétal dans nos environnements proches. » rajoute Denis Griffon.

Actuellement, le jardin accueille des plantes méditerranéennes mais aussi des plantes venues du monde entier, spécialement sélectionnées pour leur résistance à la sécheresse.

Denis Griffon, directeur de Terra Botanica, vit sans doute sa dernière saison au sein du parc.

Cette saison, le parc verra son directeur quitter les lieux. L’homme garde toujours une grande certitude : « D’autres parcs de ce type sortiront petit à petit. Terra Botanica a toutes les raisons d’être là, il faut en être fier ». Avec 8 millions de chiffre d’affaires par an, il est certain que l’endroit génère une attractivité importante sur le département. Cet été, 170 salariés y travailleront pour participer à son développement.

Anatole Lecouffe

La rédaction apporte chaque jour son lot quotidien d'information angevine, pour vous fournir l'essentiel de l'actualité de la journée.Vous avez une information urgente, pratique, n’hésitez-pas envoyez la nous sur redaction@my-angers.info