Citoyenneté
Jets de peinture verte sur trois synagogues et le Mémorial de la Shoah à Paris
Le Mémorial de la Shoah, trois synagogues et un restaurant ont été aspergés de peinture verte dans la nuit de vendredi à samedi à Paris, suscitant de vives condamnations politiques et de la communauté juive.
Des jets de peinture ont été constatés sur la synagogue des Tournelles, celle d’Agoudas Hakehilos, sur le Mémorial de la Shoah, ainsi que sur la façade du restaurant « Chez Marianne », dans le célèbre quartier du Marais, dans le centre de la capitale française.
Aucun message, ni revendication n’a été découvert à ce stade.
Au pied de la façade de « Chez Marianne », une institution du quartier ouverte depuis 1976, un pot de peinture entamé a été retrouvé.
Les faits ont été constatés par des policiers lors de leurs patrouilles vers 05H15. La lecture des images de la caméra de vidéosurveillance du Mémorial a montré une personne vêtue de noir taguer vers 04H30 .
La préfecture de police de Paris a précisé à l’AFP qu’une autre synagogue, cette fois dans le nord-est de Paris, avait « fait également l’objet de dégradations par jets de peinture de couleur verte ».
« Beaucoup de tristesse et d’indignation en voyant ce matin ces images de lieux juifs qui ont été dégradés », a réagi auprès de l’AFP le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Yonathan Arfi.
« Immense dégoût devant ces actes odieux qui visent la communauté juive », a écrit sur X le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau.
« Je condamne avec la plus grande force ces intimidations, l’antisémitisme n’a pas sa place dans notre ville et dans notre République (…) Nous porterons plainte », a réagi de son côté la maire de Paris, Anne Hidalgo.
Dans un télégramme adressé aux préfets vendredi et consulté par l’AFP, M. Retailleau avait demandé un renforcement des mesures de sécurisation de la communauté juive à l’occasion de la fête de Chavouot du dimanche 1er juin au soir au mardi 3 juin au soir.
Il avait expliqué ces mesures par la « persistance des tensions au plan international, en particulier au Proche-Orient », qui « exige le maintien d’une extrême vigilance, notamment vis-à-vis des manifestations et des lieux à caractère religieux ».
Le ministre avait relevé que « les actes antisémites représentant plus de 60% des actes antireligieux » et que « la communauté juive était particulièrement exposée ».
La France abrite la première communauté juive d’Europe.
En 2024, 1.570 actes antisémites ont été recensés en France, selon le ministère de l’Intérieur.
Le Crif avait déploré en janvier un niveau « historique » de ces actes, avec une « explosion » après le 7 octobre 2023, date de l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël, suivi de représailles meurtrières israéliennes à Gaza.
« Certains actes ont été extrêmement violents », soulignait le Crif dans un rapport, en rappelant la tentative d’incendie à la synagogue de La Grande-Motte (sud) en août 2024, l’incendie de la synagogue de Rouen (nord-ouest) en mai 2024 et le viol d’une adolescente juive de 12 ans mi-juin 2024 en banlieue parisienne.