Grand Ouest
Tourisme en Anjou : un début de saison 2025 en demi-teinte, les professionnels partagés

Le premier bilan touristique de l’année 2025 vient d’être dressé par Anjou Tourisme. Si la météo favorable et les vacances de printemps laissaient espérer un bon démarrage, les chiffres montrent une réalité plus nuancée, marquée par un léger recul de la fréquentation, des performances contrastées selon les secteurs et des perspectives estivales prudentes.
Une météo clémente, mais un calendrier moins favorable
La saison avait pourtant bien commencé sur le plan météorologique. Le printemps s’est montré plus ensoleillé et moins pluvieux qu’en 2024, créant des conditions propices aux courts séjours. Toutefois, les effets de calendrier – notamment le décalage du week-end de l’Ascension au 1er juin et de la Pentecôte au 9 juin – ont eu un impact direct sur la fréquentation touristique du mois de mai. Le recul est également visible en mars, qui a été pénalisé par le déplacement du week-end de Pâques à avril cette année.
Une fréquentation en baisse au premier semestre
De janvier à mai 2025, l’Anjou a enregistré 4,2 millions de nuitées, soit une baisse de 5 % par rapport à 2024. Cette diminution est essentiellement liée à la clientèle française, en recul de 7 %. La fréquentation étrangère reste quant à elle stable.
Le mois de mars affiche la baisse la plus marquée (-16 %), tandis qu’avril bénéficie d’un effet de rattrapage avec une progression de 6 %. Mai accuse une baisse de 10 %, en lien avec le calendrier des ponts.
Des résultats contrastés selon les acteurs du secteur
Les professionnels du tourisme affichent un ressenti globalement mitigé. Si 81 % des hôteliers se déclarent satisfaits de leur chiffre d’affaires en avril et mai, la situation est plus difficile pour les chambres d’hôtes : 62 % estiment avoir connu une activité en deçà de leurs attentes. Les meublés de tourisme sont également en retrait.
À l’inverse, les sites de visite tirent leur épingle du jeu : 40 % d’entre eux notent une hausse de la clientèle française. Les restaurants affichent un niveau de fréquentation jugé stable par la majorité des répondants.
Du côté de l’hébergement locatif via les plateformes en ligne, la dynamique est également à deux vitesses. Les logements entiers enregistrent une nette progression, tandis que les chambres privées ou partagées voient leur fréquentation baisser, notamment en mars et mai.
Un été qui s’annonce similaire à 2024
Les prévisions pour le mois de juin sont stables par rapport à l’an dernier, avec un taux de réservation moyen de 45 %. Les hôtels semblent bien remplis (62 % de taux moyen), contrairement aux chambres d’hôtes, qui peinent à suivre (38 %).
Pour l’été, la tendance reste globalement inchangée. La clientèle française continue de répondre présent, mais les professionnels notent un recul de la clientèle étrangère, poursuivant la tendance observée en 2024. Les réservations de dernière minute restent la norme, compliquant la lisibilité de la saison à venir.
Une situation suivie de près
Ce début de saison montre un secteur touristique local qui résiste malgré un contexte moins favorable. Les professionnels restent prudents, espérant que l’été permettra de compenser ce démarrage timide. Les tendances à la réservation de dernière minute, désormais bien installées, obligent les acteurs à s’adapter en permanence.
Source : Note de conjoncture – Observatoire du tourisme de l’Anjou, juin 2025.
Enquête réalisée du 2 au 13 mai 2025 auprès de 194 professionnels du tourisme.