Charente
GrandAngoulême : le bras de fer se poursuit entre la CGT et la collectivité malgré des avancées salariales

Alors que la grève des agents des déchets ménagers et des déchèteries se poursuit depuis fin mai, la direction de GrandAngoulême a proposé un protocole d’accord incluant des revalorisations salariales et des mesures sur les conditions de travail. Si la CFDT semblait prête à signer, la CGT a refusé l’accord, réclamant une enveloppe supplémentaire.
Une grève prolongée malgré des négociations intensives
Depuis le 28 mai, plusieurs services de GrandAngoulême sont perturbés par une grève lancée par les agents de la collecte et des déchèteries. En cause : la question des salaires et des conditions de travail, mais aussi des tensions liées à la réorganisation des services. Après plusieurs réunions de négociation, un protocole d’accord a été proposé aux organisations syndicales les 11 et 12 juin.
Ce texte comprenait une revalorisation du régime indemnitaire (IFSE) pour 312 agents de catégorie C, représentant un budget global de 244 000 €, en plus des 683 000 € déjà votés pour 2025. D’après la collectivité, « plus de 70 % de l’effort de revalorisation est concentré sur ces agents », avec des hausses de l’IFSE pouvant aller de 30 à 50 % selon les fonctions.
Des mesures concrètes sur le terrain
Le protocole comprenait également l’extension du « bonus agression » à certains chauffeurs, l’attribution d’une prime pour travaux insalubres aux mécaniciens du parc auto, un bonus d’expertise pour les contrôleurs d’assainissement, ainsi qu’une reconnaissance pour les agents de sécurité incendie. D’autres points portaient sur la remise en service du contrôle des flux en déchèterie, l’anticipation de l’usure professionnelle, et la formation continue pour les agents.
Sur l’organisation du travail, un moratoire a été posé sur la mise en place du « fini-parti régulé », dispositif contesté sur le terrain. Un bilan partagé avec les agents concernés est prévu avant toute évolution. Une consultation globale sur le temps de travail est également annoncée.
Enfin, concernant les jours de grève, la collectivité proposait d’étaler les retenues sur salaire entre juillet et décembre 2025.
Une rupture nette dans les discussions
Malgré ces propositions jugées « fortes et constructives » par les élus, la CGT a quitté la table des négociations. Le syndicat réclame une enveloppe salariale supplémentaire de 237 000 €, doublant ainsi le montant prévu. Un point de blocage jugé inacceptable par GrandAngoulême, qui évoque une « position jusqu’au-boutiste » et « déconnectée des réalités territoriales et budgétaires ».
Dans un communiqué diffusé le 12 juin, la collectivité affirme que « les efforts possibles ont été faits dans le respect des agents et d’une gestion responsable des finances publiques ». Elle rappelle également qu’un accord ne peut inclure le paiement des jours de grève, ce qui serait illégal.
Le service public face à l’impasse
Face à une situation d’insalubrité grandissante sur le territoire, les élus de GrandAngoulême annoncent qu’ils mobiliseront « l’ensemble des moyens à disposition » pour garantir un service minimum et rétablir l’hygiène publique. En parallèle, la porte du dialogue reste ouverte, mais dans le cadre du protocole déjà proposé.
Alors que la CFDT semble prête à s’engager sur ce texte, la sortie de crise reste suspendue à une décision de la CGT, dont la mobilisation empêche à ce jour la signature de l’accord. Un Conseil communautaire est prévu le 2 juillet pour délibérer sur les mesures, mais sans accord syndical, la tension pourrait encore durer.