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Mobilisation du personnel de santé du mardi 16 juin : environ 2500 manifestants à Angers

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Environ 2500 manifestants sont partis de la place du Ralliement ce matin à Angers.

A la suite de l’appel national lancé par les syndicats, 2500 personnes ont défilé dans les rues d’Angers ce mardi 16 juin pour protester contre leurs conditions de travail et exprimer leurs revendications.

Ce mardi 16 juin, la CGT, la CFDT, la CFTC, Force Ouvrière et Sud Santé Sociale ont invité le personnel de santé du Maine-et-Loire à se regrouper place du Ralliement à 11h pour ensuite déambuler dans les rues d’Angers. D’autres syndicats et des particuliers étaient également présents pour soutenir le secteur médico-social.

La crise du coronavirus : la goutte de trop

Depuis plusieurs années maintenant, ils sont nombreux à réclamer plus de moyens et des meilleures conditions de travail pour le domaine de la santé. Cette année, la crise du coronavirus a été révélatrice de toutes ces dégradations mais est apparue également comme la goutte de trop : « On est en colère par rapport à la façon dont a été gérée l’épidémie que ce soit par le manque de matériels ou les consignes à géométrie variable données par le gouvernement. Mais on a aussi envie de se bagarrer pour que ça ne se reproduise plus et que dorénavant, il y ait les moyens nécessaires. On a aussi un certain nombre de revendications qui étaient vraies avant le Covid-19 et qui le demeurent encore plus actuellement » partage Jean-Jacques Péaud, secrétaire régional FO santé.

Ils représentaient donc toutes les professions de la santé ce matin, partageant un ras-le-bol général : « On voit l’état de nos locaux se dégrader année après année, le nombre de lits et d’effectifs diminuer. Cela impacte énormément sur la prise en charge des patients » expliquent deux infirmiers au centre santé mentale du Césame à Sainte-Gemmes-Sur-Loire. « La crise du coronavirus n’a fait que montrer au grand public tous ces problèmes » estiment-ils.

Changer de cap et revaloriser les différents métiers de la santé
Comme ces deux infirmiers, ils étaient nombreux à brandir pancartes et banderoles pour exprimer leur colère.

Il paraît donc essentiel que des changements sont à mettre en place par le gouvernement. Pour les manifestants, la logique annoncée par Edouard Philippe « nous ne changerons pas de cap mais nous devons accélérer le rythme » lors du lancement du Ségur de la Santé le 25 mai dernier doit être rompue.

Ainsi, une longue liste de revendications concernant les salaires, les conditions de travail ou encore la réforme des retraites ont été réclamées ce mardi 16 juin. Parmi les plus importantes, une prime unique de 1500 € pour tous les salariés du public et du privé et une revalorisation générale des salaires à hauteur de 300 € sont souhaitées. On retrouve également la demande d’un renforcement significatif des moyens financiers des établissements, tout en arrêtant de fermer des hôpitaux, des services et des lits. « On veut aussi la reconnaissance en maladie professionnelle du Covid-19 pour tous les agents contaminés. Cela donnera des droits, un suivi et une couverture en cas d’effets secondaires de la maladie » continue Jean-Jacques Péaud.

Enfin, les syndicats ont exigé la reconnaissance de la pénibilité de ces métiers à travers un départ anticipé à la retraite.

Au total, 10 requêtes ont circulé ce matin dans toute la France, partagées par des personnes complètement extérieures à la santé : « L’hôpital souffre beaucoup depuis des années malgré les nombreuses alertes que le personnel ne cesse de faire. […] Depuis 20-30 ans, les gouvernements ne comprennent pas qu’il n’y a pas d’économies à faire pour la santé, l’éducation et la culture. C’est important de montrer notre soutien aux soignants, même si on ne peut pas se rendre compte de ce qu’ils vivent réellement » développe une contractuelle à l’université, présente pour l’occasion.

Un avis mitigé sur le Ségur de la santé

Même si veulent faire confiance au gouvernement et espèrent qu’il entende toutes les revendications annoncées, le Ségur de la santé apparaît comme un point d’interrogation : « On ne sait pas ce qu’ils mettent dedans. Chaque organisation a fait part de ces revendications mais qu’est-ce que le gouvernement va en faire ? » conclut le responsable de Force Ouvrière. Au vu de l’incertitude, le syndicat serait prêt à manifester à Paris si le Ségur n’aboutissait pas.

Lancé le 25 mai, les premiers retours de cette concertation ne semblent pas convenir au corps médical, figurant comme l’une des raisons de la manifestation de ce mardi.

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