Culture
Clisson brûle déjà : retour sur ce début de Hellfest

Après de longs mois d’attente, le plus grand festival metal de France a fait son retour. Ces premières journées du Hellfest 2025 ont été marquées par des chaleurs étouffantes dignes de l’enfer, mais surtout par des concerts à couper le souffle. Revenons sur ce jeudi et vendredi de folie à Clisson.
Les hostilités sont lancées
Jeudi, le moment tant attendu. Il est 14h quand les portes de la cathédrale s’ouvrent pour laisser s’engouffrer les festivaliers. Les plus téméraires d’entre eux se ruent vers le site pour arriver les premiers. Ça y est, le Hellfest 2025 est officiellement lancé.

Pour cette première journée, Korn était prévu en tête d’affiche. Les Etats-uniens n’ont pas déçu le public avec une setlist électrique. Le sol a tremblé sous le son de la voix rugissante de Jonathan Davis, chanteur du groupe. Autre nom très attendu ce jeudi, Till Lindemann. Après un premier passage lors de l’édition 2016 à l’occasion d’un concert unique avec son groupe Rammstein, le chanteur à la voix de fer est remonté sur scène. Son metal industriel et son show théâtral a rapidement conquis les festivaliers, sans aucun doute tombés sous le charme d’un baryton reconnaissable parmi mille. Les Australiens d’Airbourne étaient aussi attendus au tournant. Et c’est sous un soleil de plomb, le corps luisant qu’ils ont lâché leurs meilleurs riffs. En clôture des Mainstage ce jeudi, les survoltés d’Electric Callboy. Un combo gagnant de techno et de metal, ce qui a ravi les fans jusqu’à tard dans la nuit.
Les coups de cœur
Plus tôt dans la journée, en dehors des têtes d’affiche, de nombreux groupes ont marqué les esprits avec des performances aussi variées qu’intenses. Apocalyptica, avec leurs violoncelles, ont une fois de plus prouvé qu’ils n’ont rien perdu de leur puissance scénique. Leur fusion entre musique classique et metal séduit un public toujours aussi fidèle. Dans un tout autre registre, Kim Dracula a électrisé la foule grâce à une prestation à la fois déjantée, théâtrale et expérimentale. Le mélange des genres, entre trap, metalcore et pop en a déstabilisé plus d’un.

La Warzone, quant à elle, a tremblé sous les assauts de Turbonegro et The Hellacopters. Le punk des premiers a embrasé une foule incandescente, tandis que les seconds ont ravi les amateurs de rock garage avec un show énergique et parfaitement calibré. L’ambiance y était électrique, portée par un public survolté.
Sur les scènes Altar et Temple, dédiées aux sonorités extrêmes, le public a pu apprécier des performances d’une intensité redoutable. Whitechapel a offert un set brutal et parfaitement exécuté, tandis que Jinjer, mené par la charismatique Tatiana Shmayluk, a impressionné tant par sa technique que par son engagement scénique. Le public, venu en masse à l’entrée des tentes, a réservé un accueil particulièrement chaleureux à ces groupes, confirmant l’engouement croissant pour ces scènes plus extrêmes du festival.
Vendredi, la montée en puissance
Ce deuxième jour a été marqué par une nette montée en puissance, tant dans l’affluence que dans l’intensité des prestations. Pourtant, Muse en tête d’affiche de la soirée, a très rapidement déçus l’ensemble des fans. Les Britannique ont tant bien que mal essayé de réveiller la foule mais leur setlist ne s’y prêtait pas vraiment. Mais ce sont surtout les problèmes de sons qui ont rendus le concert si ennuyant, privé notamment de voix et de guitare.

Plus tôt, The Hu, groupe mongol mêlant instruments traditionnels et metal, a offert une expérience musicale unique, avec force et authenticité. The Cult a ensuite pris le relais avec un rock sombre et mystique, tandis que Royal Republic a retourné la Mainstage avec leur rock’n’roll décomplexé et leur humour communicatif.
Within Temptation a quant à eux offert un moment de grâce et de grandeur avec un set symphonique fort en émotions, porté par la voix puissante de Sharon den Adel qui a affirmé en conférence de presse adorer les fans français pour leur amour de la musique.
Concerts marquants
Les scènes secondaires ont une nouvelle fois joué un rôle central dans la richesse de la programmation. Sur la Warzone, c’est le retour inattendu des Sex Pistols qui a créé l’événement. Malgré les années, l’esprit punk est resté intact : provocateur, brutal, et sans compromis. Dans la même veine rebelle, les Garçons Bouchers ont enchaîné les prestations énergiques, dans une ambiance de rage joyeuse et de contestation festive.

La scène Valley a, de son côté, plongé le public dans des ambiances plus mystiques et introspectives. Crippled Black Phoenix ont notamment créé une bulle sonore immersive, oscillant entre doom, rock progressif et psychédélisme, offrant une respiration précieuse dans cette journée intense.
Rendez-vous en début de semaine prochaine pour le débrief des deux derniers jours du festival.
Zolan MERAND