Transport
Airbags Takata: le gouvernement ordonne l’immobilisation de 800.000 véhicules supplémentaires, toutes marques confondues

Le ministère de Transports a annoncé mardi avoir ordonné aux constructeurs automobiles toutes marques confondues d’immobiliser 800.000 véhicules supplémentaires équipés d’airbags Takata partout en France, portant à 1,7 million le nombre de véhicules visés par une interdiction de circuler pour cette raison.
Les voitures concernées sont toutes celles équipées d’airbags considérés à risque en Corse et en Outre-mer ainsi que les voitures datant d’avant 2011 sur le territoire métropolitain hors Corse. Dans le même temps, le ministère a demandé le rappel général de toutes les voitures équipées d’un airbag à risque partout en France, soit 600.000 véhicules en plus.
Un accident tragique survenu à Reims le 11 juin a révélé une faille majeure dans la sécurité de certains véhicules. Le gouvernement réagit avec fermeté.
Le 11 juin dernier, un dramatique accident de la route à Reims a coûté la vie à une conductrice. En cause : un dysfonctionnement brutal d’un airbag Takata installé dans une Citroën C3. Ce fait divers tragique vient relancer un scandale mondial qui n’en finit pas de faire des victimes.
Alerté par la gravité de l’affaire, le ministre délégué chargé des Transports, Philippe Tabarot, a pris la parole dès les premières heures, annonçant une mesure sans précédent : « un rappel immédiat assorti d’une interdiction de circulation – ou ‘stop drive’ – pour les modèles Citroën C3 et DS3 équipés d’airbags Takata défectueux ».
Mais l’action de l’État va au-delà d’un simple rappel. Deux décisions majeures ont été annoncées pour l’ensemble du territoire : d’abord, « un rappel généralisé de tous les airbags Takata à risque, sans distinction d’âge ni de modèle ». Ensuite, « une extension de la procédure de ‘stop drive’ aux zones les plus exposées aux conditions climatiques propices à la dégradation de ces dispositifs de sécurité : les DROM, la Corse, mais aussi, en métropole, les véhicules antérieurs à 2011 ».
Ces zones sont particulièrement vulnérables, car « les conditions de chaleur et d’humidité, combinées à l’ancienneté de certains véhicules, favorisent l’instabilité chimique des airbags défectueux, pouvant entraîner des déploiements incontrôlés et violents », précise le ministère.
En parallèle, Philippe Tabarot a rappelé que depuis son arrivée, il a lancé un « vaste mouvement de fond pour restaurer la confiance dans les dispositifs de sécurité automobile ». Cela inclut « le renforcement des obligations imposées aux constructeurs, des sanctions financières en cas de manquement, la création de plateformes de suivi, et des campagnes de sensibilisation ».
Dans l’attente des résultats d’une mission d’inspection en cours, le ministre n’exclut pas d’aller encore plus loin. Un arrêté ministériel est d’ores et déjà prévu pour mieux encadrer les rappels, avec comme priorités « des solutions de mobilité temporaire pour les conducteurs impactés, des délais de prise en charge et des seuils minimaux de disponibilité des pièces ».
Et de conclure avec fermeté : « Il ne s’agit pas de pénaliser les automobilistes, mais bien de les protéger ».