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Elections législatives. Jordan Bardella se dit « prêt » à gouverner et défend une alternance « crédible »

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Jordan Bardella, président du parti d’extrême droite français Rassemblement national (RN), s’exprime lors d’une conférence de presse visant à présenter des priorités politiques dans le cadre de la campagne pour les prochaines élections législatives françaises, à Paris, en France. /Photo prise le 24 juin 2024/REUTERS/Gonzalo Fuentes

Le président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, s’est posé lundi comme la seule alternative « crédible » au camp présidentiel, se disant « prêt » à gouverner dans le cadre d’un programme basé sur le pouvoir d’achat, le rétablissement de l’ordre et la maîtrise de l’immigration.

Le candidat au poste de Premier ministre en cas de large victoire du RN aux élections législatives des 30 juin et 7 juillet présentait lundi à la presse les « priorités » de son « gouvernement d’union nationale ». Au menu des mesures en grande partie déjà dévoilées : la baisse de la TVA sur les énergies et le carburant, l’abrogation de la réforme des retraites, la suppression du droit du sol ou encore le lancement d’un audit des comptes publics.

« L’alliance que je conduis est aujourd’hui la seule alternance crédible, responsable, capable d’engager le redressement du pays dans le respect des institutions et des libertés individuelles et, bien sûr, de l’unité de la nation », a assuré Jordan Bardella, se présentant comme le seul « rempart républicain » face à l’alliance de gauche réunie sous la bannière de « Nouveau Front populaire ».

Comme il l’avait déjà fait jeudi lors d’un grand oral devant les organisations patronales, le président du RN a cherché à « clarifier » sa position sur la réforme des retraites, jugeant que celle-ci avait été « déformée voire caricaturée ».Comptage

A compter de l’automne, ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans pourront partir à la retraite à 60 ans s’ils ont cumulé 40 annuités, a-t-il réaffirmé, évoquant un « calendrier progressif » pour les autres qui sera déterminé après l’examen de l’audit des comptes publics qu’il entend diligenter.

Interrogé à plusieurs reprises sur le chiffrage de son programme économique, le président du RN est resté flou, se bornant à évaluer à 7 milliards d’euros – 12 milliards en année pleine – la baisse de la TVA sur les énergies et le carburant.

Une dépense « raisonnable », selon lui, qui sera compensée par des économies réalisées via la suppression de la niche fiscale pour les armateurs (1,2 milliard d’euros), la baisse de la contribution de la France au budget de l’UE (2 milliards) et le relèvement de la contribution sur les rentes inframarginales (une taxe sur les superprofits de l’électricité, 3 milliards).

Jordan Bardella a aussi plaidé pour le rétablissement de l’ordre face à l' »ensauvagement » de la société, assurant qu’il serait le Premier ministre qui « remettra l’autorité au coeur de l’action publique ».

Assurant notamment vouloir protéger « les femmes et les représentants de l’ordre », il a évoqué l’instauration de peines minimales, la suppression des allocations familiales pour les familles de mineurs récidivistes et la fin de l’excuse de minorité.

A l’école, le président du RN veut un « big bang » de l’autorité, avec le port de l’uniforme, l’interdiction des téléphones portables et le vouvoiement des professeurs.

Sur l’immigration, Jordan Bardella a réaffirmé vouloir supprimer le droit du sol et a prôné l’expulsion systématique des délinquants ou criminels étrangers et le rétablissement du délit de séjour irrégulier.

PAS UNE MAJORITÉ « QUI ÉCRASE »

Le président du RN a assuré vouloir être le Premier ministre de « tous les Français ». « Je dirai à ma majorité de ne pas être une majorité qui écrase », a-t-il dit, promettant un « respect absolu du droit des oppositions ».

« Aucun droit ne sera enlevé à un seul Français, à une seule Française », a-t-il ajouté, tout en confirmant pourtant peu après que les binationaux seraient exclus de certains postes publics.

« Les postes les plus stratégiques de l’Etat seront réservés aux nationaux français », a-t-il dit, assurant vouloir ainsi se protéger de « tentatives d’ingérence orchestrées par des intérêts étrangers ».

Evoquant la Russie, qualifiée de « menace multidimensionnelle », Jordan Bardella a indiqué qu’il ne reviendrait pas sur les engagements pris par la France pour aider l’Ukraine. Il a néanmoins répété ses « lignes rouges » : pas d’envoi de troupes françaises en Ukraine ni d’armes susceptibles de frapper des cibles sur le territoire russe.

Interrogé sur ses rapports avec le président Emmanuel Macron en cas de cohabitation, Jordan Bardella a assuré qu’il serait un Premier ministre « respectueux » de la fonction du chef de l’Etat mais « intransigeant » sur la politique à mener.

« J’aurai la légitimité démocratique pour le faire. »

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