Charente-Maritime
Saint-Clément-des-Baleines : Pourquoi les cétacés ne s’échouent-ils plus sur l’Île de Ré ?

Un nom hérité d’un passé mythifié
Saint-Clément-des-Baleines doit son nom, selon de nombreuses brochures touristiques, à l’abondance passée d’échouages de cétacés sur son littoral. Le phare des Baleines, emblème local, porterait également cette mémoire. Des blogs de voyage mentionnent par exemple que « la dernière baleine répertoriée a été trouvée sur la plage en 1922 ». Pourtant, les preuves scientifiques manquent et les récits relèvent davantage du folklore que de faits établis.
La disparition de la baleine franche
Pour Olivier Van Canneyt, ingénieur d’études à Pelagis, l’observatoire pour la conservation de la mégafaune marine, la clé réside dans la biologie et l’histoire des espèces. Il explique dans Sud Ouest que, jusqu’au XVIIe siècle, la baleine franche était présente en grand nombre dans l’Atlantique Nord, notamment dans le golfe de Gascogne. Très côtière, cette espèce s’échouait fréquemment. Elle a toutefois été intensément chassée, notamment par les Basques.
Aujourd’hui, la baleine franche est presque éteinte, avec environ 500 individus restants, désormais localisés essentiellement au large des côtes américaines. Son déclin explique en partie pourquoi les échouages ont disparu sur les rivages de Saint-Clément.
Un mythe plus fort que la science ?
Si le souvenir des baleines échouées subsiste à travers les noms de lieux, la réalité écologique a profondément changé. L’évolution des espèces marines, combinée à l’impact humain, a transformé la faune océanique du golfe de Gascogne. Ainsi, ce nom pittoresque reste davantage un écho du passé qu’un reflet de la biodiversité actuelle.
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