Charente-Maritime
Fort Boyard : lancement des travaux de sauvegarde autour du célèbre monument

Les premières phases de terrassement ont débuté à la mi-juillet 2025, après l’autorisation préfectorale obtenue en mai. Cette étape préliminaire du chantier de sauvegarde du fort Boyard marque le coup d’envoi d’un programme de restauration qui s’étendra sur trois ans. Les premiers travaux visent à aménager la future zone d’accostage et le chenal d’accès situés au sud de la forteresse.
Une intervention sur trois ans pour préserver l’édifice
Soumis depuis des décennies à l’érosion marine, le fort Boyard, monument emblématique de Charente-Maritime, va faire l’objet d’une restauration ambitieuse conduite par le Département. Le projet prévoit la reconstruction des ouvrages de protection détruits, en utilisant des matériaux modernes tout en respectant les structures d’origine. En 2026, un havre d’accostage sera installé au sud, suivi en 2027 d’un éperon au nord.
L’actuelle phase de terrassement doit permettre l’extraction de 3 500 à 4 000 m³ de remblais à une profondeur comprise entre 5 et 7 mètres, selon les marées. Ces déblais, issus de maçonneries anciennes effondrées, seront immergés à proximité dans des zones autorisées.
Mobilisation de moyens maritimes spécialisés
Le chantier est pris en charge par l’entreprise Merceron, spécialiste des travaux maritimes, au sein du groupement ETPO. Un ponton équipé d’une pelle de 70 tonnes et un navire doté d’un puits d’immersion pour les remblais assureront les opérations en mer. Une base logistique a été installée à Boyardville pour faciliter les allers-retours vers le site.
Reconstitution fidèle des parements du fort
Les pavés qui recouvriront les ouvrages de protection reproduiront l’aspect originel du fort. Des empreintes ont été relevées sur les murs afin de créer des modules de moulage. Le béton coulé à partir de ces matrices imite fidèlement les textures, les reliefs et la disposition des pierres d’origine.
Premiers relevés sur la risberme dès septembre
La risberme, fondation du fort, sera l’objet des premières opérations de consolidation en septembre 2025, période propice grâce aux marées d’équinoxe. Dès le 6 septembre, des relevés supplémentaires seront réalisés sur cette structure pour affiner les plans d’exécution. Les zones les plus érodées feront l’objet d’interventions prioritaires, tout au long des trois années de chantier.
Fabrication des ouvrages en bassin à Saint-Nazaire
À l’automne 2025, les premiers éléments du havre d’accostage et de l’éperon seront fabriqués dans la forme de radoub du port de Saint-Nazaire. Une fois les préparatifs achevés, les structures seront assemblées et prêtes pour installation en mer à partir du printemps 2026.
Le calendrier prévoit la mise en place du havre d’accostage durant l’été 2026, puis celle de l’éperon l’année suivante.
Fort Boyard : symbole culturel et appel au mécénat
Vestige d’une époque militaire révolue et icône médiatique grâce à l’émission télévisée qui porte son nom, le fort Boyard demeure une figure majeure du patrimoine français. Conçu sous Louis XIV, construit sous Napoléon Ier et achevé sous Napoléon III, il attire chaque année des milliers de croisiéristes.
Pour accompagner cette restauration, le Département de la Charente-Maritime a lancé une campagne de mécénat avec la Fondation du patrimoine. Objectif : mobiliser les passionnés et les institutions autour de ce monument unique, dont la réouverture au public est espérée pour 2028.