Citoyenneté
À Angers, la tenue d’un salon du chiot suscite la colère de l’association PAZ

Les 20 et 21 septembre 2025, le Parc des expositions d’Angers accueillera un salon du chiot. L’événement, qui met en avant différentes races de chiens destinés à la vente, provoque l’indignation de l’association de protection animale PAZ (Paris Animaux Zoopolis), qui dénonce la marchandisation des animaux dans un pays déjà confronté à des records d’abandons.
Une lettre adressée au maire
PAZ a écrit au maire d’Angers et à sa conseillère déléguée à la condition animale pour demander que de tels événements ne soient plus organisés dans des lieux appartenant à la Ville.
« Les animaux ne sont pas des marchandises ni des attractions à exhiber dans un salon. Provoquer des envies d’achat alors que la France est le premier pays européen en termes d’abandon est choquant », affirme l’association, rappelant que près de 200.000 chiens et chats sont abandonnés chaque année.
Un business controversé
Pour PAZ, ces salons contribuent à encourager des achats impulsifs, en contradiction avec l’esprit de la loi du 30 novembre 2021 sur la maltraitance animale. Celle-ci impose en effet un délai de réflexion de 7 jours via la signature préalable d’un certificat d’engagement et de connaissance avant toute acquisition d’un chien ou d’un chat.
L’association estime que les salons animaliers « contournent la loi » en faisant signer ces certificats en ligne, avec le risque qu’ils soient antidatés.
Le précédent de Nogent-sur-Oise
PAZ cite aussi le cas du salon du chiot de Nogent-sur-Oise, en juillet dernier, où un témoignage accablant d’un client a été rendu public. À la suite de cette mobilisation, le maire de la commune s’est engagé à ne plus accueillir de tels événements. L’association espère obtenir une décision similaire à Angers.
Un sujet sensible pour la Ville
PAZ interpelle directement la municipalité, soulignant la contradiction entre l’existence d’une conseillère à la condition animale et l’accueil de salons de ce type sur le territoire. Toutefois, il est important de rappeler que l’événement n’est pas organisé par Destination Angers, la structure qui gère le parc des expositions, mais par un acteur privé qui loue les lieux.
Les refuges en première ligne
« Les refuges sont saturés, débordés par les abandons, tandis que d’autres profitent de la vente d’animaux », s’indigne PAZ. L’association appelle à privilégier l’adoption auprès des refuges et associations, plutôt qu’à encourager l’achat en salon.
Une interdiction en débat
Enfin, PAZ rappelle qu’une proposition de loi visant à interdire les salons d’animaux de compagnie a été déposée à l’Assemblée nationale, à l’initiative du député Ian Boucard (LR). L’association soutient pleinement cette initiative et demande qu’elle soit mise à l’ordre du jour.