Sarthe

Crise dans les usines d’équarrissage : les éleveurs sarthois en difficulté face à l’accumulation des cadavres d’animaux

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Depuis le 19 août 2024, les usines d’équarrissage du groupe Atemax connaissent d’importantes perturbations, mettant en difficulté de nombreux éleveurs en Sarthe.

Selon France Bleu, ces derniers se retrouvent dans l’obligation de conserver sur place leurs animaux morts pendant plusieurs jours, une situation délicate en raison des risques sanitaires associés. L’accumulation des cadavres s’explique par l’incapacité des centres d’équarrissage à absorber la surmortalité des animaux, due aux fortes chaleurs estivales.

Une surmortalité due aux vagues de chaleur

Les températures élevées du mois d’août ont accentué la mortalité dans les exploitations agricoles, aggravant la situation dans les centres de traitement. Le site de Saint-Langis-lès-Mortagne, qui gère les équarrissages pour la Sarthe, est saturé, ce qui entraîne des retards dans la collecte des animaux morts. Laurent Ragot, éleveur à Viré-en-Champagne et responsable de la section viande à la FDSEA de la Sarthe, explique : « Nos animaux n’ont pas eu le temps de s’adapter aux températures extrêmes, entraînant une hausse de la mortalité. D’habitude, les cadavres sont collectés sous deux jours, mais cette fois, le délai s’est considérablement allongé. »

Risques sanitaires : aucune solution d’urgence pour les éleveurs

Face à cette crise, les éleveurs se trouvent dans une impasse. Ils ne peuvent ni enterrer ni incinérer les animaux, comme le stipulent les consignes des autorités sanitaires. La conservation des cadavres représente un véritable défi, en particulier pour les éleveurs bovins et équins, en raison des risques de propagation de maladies comme le botulisme. « Les volailles peuvent être placées en chambre froide, mais pour les animaux de grande taille, c’est plus compliqué », ajoute Laurent Ragot. En l’absence d’alternatives, les agriculteurs ont été invités à placer les cadavres à l’ombre et à les recouvrir de paille humide pour limiter la décomposition.

Un retour progressif à la normale attendu

Après plusieurs jours de tension, la collecte des animaux morts a repris progressivement en Sarthe. Dès le samedi 24 août, un semi-remorque a été déployé pour récupérer les carcasses et les répartir entre les différents sites Atemax en France. Laurent Ragot se veut rassurant : « Le service devrait s’intensifier dans les jours à venir, et la situation devrait progressivement revenir à la normale. » La FDSEA et les services préfectoraux suivent de près l’évolution de la crise afin de minimiser les impacts sur les exploitations agricoles.