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Altice (SFR, BFM TV…) chercherait à céder des entreprises pour réduire sa dette

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Le logo de l’entreprise de télécommunications Altice Group. /Photo prise le 21 mars 2017/REUTERS/Philippe Wojazer

Altice, le groupe de médias et de télécoms de Patrick Drahi, a mandaté au moins quatre banques d’affaires pour effectuer une revue de ses actifs en Europe afin de procéder à d’éventuelles cessions pour réduire sa dette, a-t-on appris jeudi d’une source proche du dossier.

Cet examen confié notamment à Lazard, BNP Paribas, Morgan Stanley et Goldman Sachs inclut certains des principaux actifs du groupe en Europe, y compris SFR, deuxième opérateur télécoms en France, a dit la source.

Les filiales d’Altice au Portugal et en République dominicaine, ainsi que la société publicitaire Teads, sont aussi concernées, a ajouté cette source en ayant requis l’anonymat.

Altice, Morgan Stanley, BNP Paribas, Lazard et Goldman Sachs ont refusé de s’exprimer sur le sujet.

Patrick Drahi s’est engagé le mois dernier à réduire la dette d’Altice France, l’une des trois entités de son empire dans les médias et les télécoms, en levant trois milliards d’euros (3,2 milliards de dollars) « d’une manière ou d’une autre ».

La dette totale du groupe s’élève à 60 milliards de dollars.

Stéphane Beyazian, analyste chez Oddo BHF, et Thomas Coudry, analyste chez Bryan Garnier, ont déclaré que les opérateurs de télécommunications européens étaient désormais valorisés en moyenne entre 4 et 5 fois leur Ebitda.

Un multiple de 7 était toutefois utilisé lors des acquisitions portant sur 100% des actions, ce qui reflète la prime généralement appliquée lorsqu’un actif est acheté dans son intégralité.

Dans le cas de SFR, cela donnerait une fourchette de prix comprise entre 16 milliards d’euros et plus de 25 milliards d’euros, étant donné que l’opérateur a enregistré un bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissements (Ebitda) de 4,1 milliards d’euros l’année dernière.

« Il sera peut-être difficile de trouver un acheteur à ce prix, compte tenu des difficultés rencontrées par SFR et le fait que Drahi soit un vendeur forcé », a toutefois estimé Thomas Coudry.

Ce besoin urgent de fonds via d’éventuelles cessions intervient alors qu’Altice a été fragilisé cet été par l’arrestation au Portugal pour des soupçons de corruption du principal collaborateur de Patrick Drahi, Armando Pereira, qui risque d’ébranler la confiance des investisseurs dans la solidité financière du groupe.

Armando Pereira rejette toutes les accusations à son encontre.

Patrick Drahi a déclaré en août aux investisseurs qu’il s’était senti « choqué » et « trahi » à la suite de l’enquête ouverte au Portugal, qui a entraîné la suspension de 15 employés dans ce pays, en France et aux Etats-Unis mais aussi des contrats avec plusieurs dizaines de fournisseurs.

L’homme d’affaires serait déjà près d’un accord avec le fonds d’infrastructures de Morgan Stanley pour lui vendre tout ou partie de ses 92 data centers en France, valorisés un milliard d’euros, a rapporté mercredi le quotidien Les Echos.

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