Vienne
Poitiers : lors de la marche blanche pour Inès, les proches dénoncent les « défaillances » de la police, Darmanin saisit la justice
Samedi 20 septembre 2025, près d’un millier de personnes se sont rassemblées à Poitiers pour rendre hommage à Inès, jeune femme de 26 ans tuée le 8 septembre. La marche blanche a été marquée par une grande émotion mais aussi par une forte colère exprimée par ses proches et de nombreux participants.
Des plaintes restées sans suite
Inès avait à plusieurs reprises alerté la police sur les violences exercées par son ex-compagnon, aujourd’hui principal suspect et toujours en fuite. Entre juillet et septembre, elle avait déposé une plainte initiale et cinq compléments. Deux jours avant son meurtre, elle avait encore contacté la police grâce à son téléphone « grave danger », affirmant être traquée. L’homme avait été interpellé mais relâché quelques heures plus tard, une décision qualifiée d’« incompréhensible » par les manifestants.
Colère des proches et dénonciation d’un « système défaillant »
Durant le cortège, plusieurs pancartes dénonçaient les manquements des institutions : « Justice pour Inès », « L’État a du sang sur les mains ». Yacine, le frère de la victime, a pris la parole devant le commissariat : « Ma sœur a eu le courage de franchir à de nombreuses reprises la porte de ce commissariat. Elle a déposé des plaintes pour violences physiques, psychologiques, pour viols. Elle a tout fait pour alerter sur le danger. Et la police et la justice nous ont trahis. »
Une proche a renchéri : « Inès n’est pas seulement la victime d’un homme, mais d’un système défaillant. »
Réactions des autorités
Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat et l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie pour une enquête administrative. Ce dimanche 21 septembre, Gérald Darmanin a annoncé avoir saisi l’Inspection générale de la justice, reconnaissant un « profond et terrible échec » des institutions et affirmant que « toute la lumière doit être faite sur cette horrible affaire ».