Cholet

Le contrôleur de gestion de Cholet impliqué dans un trafic de cannabis international retrouve la liberté

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 La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes a ordonné, ce vendredi 22 septembre 2023, la remise en liberté sous surveillance électronique à Cholet (Maine-et-Loire) d’un contrôleur de gestion soupçonné d’avoir pris part à l’importation en France de deux tonnes de cannabis depuis le Maroc. 

Pour rappel, Fahed XXX était en fait incarcéré depuis le 17 mai 2022 ; pour la seconde fois, le juge des libertés et de la détention (JLD) avait ordonné sa remise en liberté, mais le parquet s’y était de nouveau opposé. 

L’enquête avait initialement été ouverte à Lille (Nord), où « le déchiffrement d’une messagerie cryptée » avait permis de révéler « plusieurs trafics ». Un « commanditaire » avait finalement été identifié : il « réside au Maroc » et mettait en contact « plusieurs individus » avec « des chauffeurs marocains qui passaient la frontière espagnole ». Les camions étaient ensuite déchargés, et le cannabis « mis dans plusieurs véhicules » puis « stocké » ou « directement livré » à des destinataires.

Âgé de 33 ans, Fahed XXX est précisément soupçonné d’avoir participé à « plusieurs voyages » depuis la frontière espagnole pour procéder à la « sécurisation de la marchandise », a-t-il été rappelé lors de l’audience. Ce contrôleur de gestion de Cholet – jusqu’alors jamais condamné – aurait aussi été « en contact direct avec le commanditaire marocain ».

DEUX TONNES DE CANNABIS ONT ETE ACHEMINEES

Ce père d’un « enfant lourdement handicapé » avait dans un premier temps justifié ses déplacements par « des rendez-vous avec des prostituées », avant d’admettre qu’il avait été « impliqué contre son gré » dans ce trafic : il n’a fait qu’exécuter « les ordres » et a finalement admis « connaître le commanditaire ».

Ses co-mis en examen sont aussi « des amis », avait également confessé Fahed XXX devant les enquêteurs. Reste que, dans ce « dossier très important », les enquêteurs ont découvert que « deux tonnes de cannabis » avaient été acheminées au cours de plusieurs voyages et le commanditaire marocain n’a pour l’heure « toujours pas été interpellé ».

L’affaire est d’ailleurs à présent instruite par la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Rennes, qui traite les affaires les plus complexes ou nécessitant des investigations poussées.

La situation du Choletais était donc de nouveau examinée jeudi 21 septembre 2023 par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes dans le cadre d’un référé-détention, une procédure qui permet au parquet général de maintenir un suspect en détention pour les besoins de l’enquête.

LE JUGE DES LIBERTES ET DE LA DETENTION A « UNE LECTURE ISOLEE DU DOSSIER »

Pour l’avocate générale, le juge des libertés et de la détention qui a ordonné son assignation à résidence sous surveillance électronique (ARSE) a « une lecture isolée de ce dossier », tandis qu’un « ensemble de protagonistes » en ont « une autre lecture ». 

Me Sami Khankan, l’avocat de Fahed XXX, avait lui déploré dans ses écritures un « abus de procédures de référé-détention » dans ce dossier, mais l’avocate générale lui a répondu qu’il n’y avait « pas de nombre limité » en la matière, comme il n’y a pas de « nombre limite de demandes de mise en liberté » quand elles proviennent des suspects eux-mêmes.

Surtout, Fahed XXX reste « dans une dénégation irréaliste des faits » alors qu’il « résulte du dossier » qu’il est « en grande proximité » avec un autre mis en examen « pour gérer les roulements des importations de résine de cannabis ». 

« C’est quelqu’un qui se cache derrière une situation de façade », avait grincé la magistrate du ministère public, qui considère que « ses charges de famille ne l’ont pas empêché de passer à l’acte ». « Femme et enfant, ça ne pose pas de problème pour faire des allers-retours sur le territoire ou aller fréquenter des prostituées », avait-elle par ailleurs raillé.

SA MERE A « VECU LE TREMBLEMENT DE TERRE AU MAROC »

Me Sami Khankan avait quant à lui rappelé que « personne ne l’a impliqué dans ce dossier » et que « pire que ça, quelqu’un a dit qu’il ne savait pas pourquoi il était dans la voiture ». Cet homme qui vivait là sa « première incarcération » et n’a « pas de casier judiciaire » n’avait par ailleurs « pas de téléphone crypté » et a participé à « un nombre de déplacements très limité ». 

Surtout, son employeur a « maintenu son contrat de travail » alors qu’il était détenu depuis le 17 mai 2022. Son avocat en a d’ailleurs déduit que ce patron était « plus respectueux de la présomption d’innocence qu’un magistrat »…

« Je vis un cauchemar depuis bientôt dix-huit mois, (…) ça fait réfléchir », avait pour sa part indiqué le trentenaire qui n’a pu assister à « l’entrée à l’école de [s]on fils » et dont la mère a « vécu le tremblement de terre » au Maroc sans qu’il puisse « prendre de ses nouvelles ».

Finalement, Fahed XXX va donc pouvoir rentrer chez lui à Cholet et reprendre son travail : la chambre de l’instruction a confirmé, ce vendredi, la décision du juge des libertés et de la détention de Rennes./CB (PressPepper)

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