Orne

Violences conjugales à Orgères : un homme condamné à huit mois de prison avec sursis

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Le tribunal correctionnel d’Argentan a condamné, ce mardi 24 septembre 2024, un homme de 47 ans résidant à Orgères (Orne) à une peine de huit mois de prison avec sursis.

Selon France Bleu, il était jugé pour violences conjugales ayant entraîné une incapacité de plus de huit jours, ainsi que pour conduite sous l’emprise de l’alcool. L’agression s’était déroulée le 9 mars 2024, lorsque la victime avait dû fuir par la fenêtre du premier étage pour échapper à son compagnon violent.

Une nuit de cauchemar

Dans la nuit du 9 mars 2024, peu après minuit, un habitant d’Orgères a recueilli sa voisine en pleurs, blessée et visiblement choquée. Les gendarmes, alertés par cet homme, découvrent la femme avec des hématomes au visage et au cou, une lèvre tuméfiée, des blessures aux genoux et des vêtements déchirés. Elle explique avoir été violentée par son compagnon lors d’une altercation, déclenchée après une soirée passée chez des amis.

La victime affirme que son agresseur l’a poussée à plusieurs reprises, la faisant chuter au sol, avant de l’enfermer à clé dans la maison. Parvenant à s’échapper en sautant par la fenêtre du premier étage, elle trouve refuge chez son voisin. Un certificat médical attestera plus tard d’une incapacité temporaire de dix jours.

Une interpellation sans résistance

Le compagnon, rentrant sur les lieux au volant de son véhicule, est rapidement interpellé par les forces de l’ordre. Il reconnaît les faits sans difficulté, affirmant avoir eu une altercation avec sa compagne. Lors du contrôle d’alcoolémie, son taux est mesuré à 0,30 mg/l d’air expiré, l’équivalent de 0,60 g/l dans le sang. La victime, elle aussi soumise à un test d’alcoolémie, présente un taux plus élevé de 0,49 mg/l, soit 0,98 g/l de sang.

« J’en avais marre qu’il profite de mon argent »

Lors du procès, la victime, encore très émue, a maintenu ses déclarations à la barre. Elle confie son ras-le-bol face à la situation :

« J’avais peur, j’étais terrorisée, je ne savais plus où aller. Le tort que j’ai eu, c’est de dire tout ce que j’avais sur le cœur. J’en avais marre qu’il profite de moi et de mon argent. »

Une défense hésitante

À la barre, l’accusé admet l’avoir poussée, mais tente de minimiser les faits. Selon lui, il aurait agi pour l’empêcher de prendre le volant alors qu’elle avait trop bu. Il nie cependant lui avoir porté des coups, affirmant qu’elle s’était blessée en sautant par la fenêtre. Il décrit la scène en ces termes : « Elle a jeté mes affaires, elle a tout retourné dans la maison. »

« Un vrai pitbull quand elle est énervée »

L’avocate de la partie civile ne cache pas son irritation face aux propos de l’accusé, en particulier lorsqu’il dépeint sa compagne comme une « furie, un vrai pitbull » lorsqu’elle est en colère. Elle souligne l’impact psychologique des violences subies par sa cliente, qui souhaite désormais ne plus jamais croiser son agresseur, ce dernier ayant été aperçu plusieurs fois près de son domicile depuis les faits.

Le procureur de la République, de son côté, insiste sur la culpabilité de l’accusé, rappelant que les éléments recueillis confirment la violence des faits :

« Nous sommes aujourd’hui dans une totale négation, alors que tous les éléments démontrent sa culpabilité. »

Il a requis une peine de huit mois de prison assortie d’un sursis simple, ainsi qu’une interdiction de contact avec la victime pendant un an.

Un verdict clément

La défense, elle, a tenté de faire valoir que la victime était également sous l’emprise de l’alcool ce soir-là, et a plaidé la relaxe. Cependant, le tribunal a suivi les réquisitions et condamné le quadragénaire à huit mois de prison avec sursis, ainsi qu’à une amende de 200 €. Il lui est également interdit d’entrer en contact avec la victime ou de se rendre à son domicile pendant un an. L’homme devra en outre verser une indemnisation de 2 301,48 € à la victime.

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