Sarthe
Fin de l’isolement pour Rédoine Faïd, une décision motivée par la santé mentale du détenu

Le tribunal administratif de Caen a suspendu l’isolement du braqueur multirécidiviste Rédoine Faïd, incarcéré à la prison de Condé-sur-Sarthe. Une mesure exceptionnelle, justifiée par un état psychique jugé très dégradé.
Une décision rare après plusieurs années d’isolement
C’est une décision qui marque un tournant dans la détention du célèbre braqueur. Après plus de cinq années passées sans aucun contact direct avec d’autres détenus, l’isolement de Rédoine Faïd à Condé-sur-Sarthe a été levé. Le juge des référés du tribunal administratif de Caen a estimé que cette situation, prolongée sans interruption, portait gravement atteinte à sa santé mentale. Depuis son transfert dans l’établissement ornais en août 2025, le détenu n’aurait bénéficié d’aucun suivi psychiatrique, un élément considéré comme préoccupant par la justice.
Des conditions de détention jugées excessives
Le cas de Rédoine Faïd s’inscrit dans la continuité des critiques formulées ces derniers mois sur les prisons ultra-sécurisées comme celles de Condé-sur-Sarthe ou Vendin-le-Vieil. Ces établissements, destinés aux détenus les plus dangereux, imposent un régime d’isolement strict. Mais plusieurs décisions de justice rappellent désormais que la durée excessive de ces mesures peut être contraire à la dignité humaine. Le juge administratif a considéré que la situation de Rédoine Faïd représentait une atteinte grave à ses droits fondamentaux, notamment à sa santé psychique.
Un débat relancé sur les prisons ultra-sécurisées
Cette affaire remet en lumière les conditions de détention dans les établissements de haute sécurité et les effets psychologiques de l’isolement prolongé. À Condé-sur-Sarthe, les syndicats de surveillants dénoncent régulièrement les tensions internes et les difficultés liées à la gestion de détenus à haut risque. Pour les associations de défense des droits de l’homme, la suspension de l’isolement de Rédoine Faïd souligne la nécessité de repenser le modèle carcéral, afin de concilier impératifs de sécurité et respect de la santé mentale des prisonniers.