Charente
Cognac : la filière en crise face à la chute de la consommation mondiale
La filière du cognac traverse une nouvelle période de turbulences. Après les tensions liées aux exportations vers la Chine et les États-Unis, c’est désormais la baisse de la consommation mondiale qui inquiète les producteurs.
Avec moins de 150 millions de bouteilles vendues sur un an, la diminution dépasse 10 %. Une situation préoccupante qui pousse la filière à revoir son modèle de production.
Une politique d’arrachage pour réguler la production
Face à cette conjoncture, le Bureau National Interprofessionnel du Cognac (BNIC) a annoncé le lancement d’une politique d’arrachage des vignes, temporaire ou définitive.
« On assiste aujourd’hui à une baisse structurelle de consommation, que ce soit les vins, nos principaux spiritueux concurrents, et puis le cognac ne fait pas et ne fait plus exception », explique Florent Morillon, président du BNIC.
Il ajoute : « Cela nécessite que nous recalibrions notre production ici en local, de manière temporaire. Quand, dans quelques années, la situation redeviendra plus positive, nous pourrons remettre ces plantations en production. »
Jusqu’à 10 000 hectares concernés par les arrachages temporaires
Selon France Bleu, depuis février dernier, un premier dispositif incite déjà les viticulteurs volontaires à arracher 2 000 hectares de vignes afin d’optimiser les rendements. Mais ces efforts restent insuffisants.
Selon les estimations du BNIC, entre 7 000 et 10 000 hectares supplémentaires pourraient être mis en sommeil via des arrachages temporaires, tandis que 3 500 hectares seraient supprimés de manière définitive.
Un soutien financier attendu de l’État
Pour accompagner les viticulteurs touchés par cette réduction de surface, le BNIC prévoit de solliciter l’aide de l’État avant le mois de décembre.
L’objectif est de compenser les pertes économiques liées à cette baisse d’activité, tout en maintenant la viabilité du vignoble charentais dans l’attente d’un rebond de la demande mondiale.