La filière cognac contrainte d’arracher des vignes face à la chute mondiale de la consommation

Le Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC) a annoncé une réduction majeure de la production dans le vignoble charentais. La baisse de la demande mondiale pousse les viticulteurs à engager une campagne d’arrachage temporaire ou définitif de plusieurs milliers d’hectares de vignes.

Une consommation mondiale en net recul

Le marché du cognac connaît une période difficile. Après des années d’exportations florissantes, la filière fait aujourd’hui face à un recul de plus de 10 % des ventes à l’international, tombant sous la barre des 150 millions de bouteilles écoulées sur un an. Cette baisse touche principalement les marchés stratégiques que sont les États-Unis et la Chine, deux destinations clés pour les producteurs charentais.
Ce repli, jugé structurel, traduit une évolution des habitudes de consommation d’alcool à travers le monde, notamment dans le secteur des spiritueux haut de gamme.

Une adaptation nécessaire pour les viticulteurs

Pour faire face à cette situation, le BNIC a annoncé une politique de réduction temporaire ou définitive du vignoble. Depuis février, environ 2 000 hectares ont déjà été concernés par un dispositif incitant les viticulteurs à arracher une partie de leurs parcelles afin d’ajuster la production.
Mais l’effort devra aller plus loin : entre 7 000 et 10 000 hectares supplémentaires pourraient être mis en pause, et environ 3 500 hectares devraient faire l’objet d’un arrachage définitif. L’objectif est de préserver l’équilibre économique de la filière tout en anticipant une éventuelle reprise à moyen terme.

Un appel à l’aide de l’État

Cette restructuration, inédite par son ampleur, aura des conséquences importantes sur l’emploi et la rentabilité des exploitations. Le BNIC prévoit de solliciter un soutien financier de l’État d’ici la fin de l’année pour accompagner les producteurs concernés par cette réduction de surface.
Dans un territoire où le cognac fait vivre plusieurs milliers de familles, cette crise marque un tournant majeur pour l’économie charentaise. Les professionnels espèrent que ces mesures permettront de stabiliser la filière avant un retour à une conjoncture plus favorable