Charente
Colère des viticulteurs charentais : des rafles de raisin devant les sous-préfectures

Le 8 octobre 2024, plusieurs viticulteurs de Charente et de Charente-Maritime ont exprimé leur ras-le-bol en déposant des tonnes de rafles de raisin devant les sous-préfectures de Cognac, Jonzac, Saintes et Saint-Jean-d’Angély.
Selon Ouest-France, ce geste symbolique visait à dénoncer les nouvelles surtaxes imposées par la Chine sur le cognac, en réponse aux taxes européennes sur les véhicules électriques chinois.
Un bras de fer commercial entre l’Europe et la Chine
La colère des viticulteurs fait suite à une décision prise par les pays membres de l’Union européenne le 4 octobre 2024, qui ont approuvé l’imposition de droits de douane sur les voitures électriques importées de Chine. En représailles, le ministère chinois du Commerce a rapidement annoncé des surtaxes sur les eaux-de-vie européennes, dont le cognac, un produit particulièrement prisé sur le marché chinois. À compter du 11 octobre 2024, ces taxes supplémentaires menacent directement l’exportation de ce fleuron français, suscitant l’inquiétude des producteurs.
« Les raisins de la colère » : une mobilisation d’envergure
Face à cette situation, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs ont organisé une manifestation baptisée « Les raisins de la colère ». Plusieurs dizaines de viticulteurs, exaspérés, ont déversé des rafles de raisin, la partie ligneuse de la grappe, devant les sous-préfectures de la région, pour alerter les autorités sur les conséquences désastreuses de ces taxes sur leur activité.
Des conséquences économiques inquiétantes
Dans un communiqué relayé par Charente Libre, les viticulteurs ont exprimé leur frustration. « Avec +35 % de coûts sur chaque bouteille, c’est l’effondrement du marché de l’export », déplorent-ils. Après neuf mois d’échanges infructueux avec l’État, les producteurs se sentent « sacrifiés et abandonnés par les décisionnaires ». Ils rappellent que la filière cognac représente plusieurs dizaines de milliers d’emplois en France et qu’une telle taxation pourrait déstabiliser de nombreuses exploitations déjà fragilisées.
Appel à l’État pour sauver la filière cognac
Les viticulteurs dénoncent également le fait que l’agriculture soit utilisée comme monnaie d’échange dans les négociations commerciales internationales. « Aujourd’hui, c’est le cognac qui trinque, mais demain, quelle filière sera concernée ? STOP à la mise à mort de l’agriculture française ! », martèlent-ils.