Charente-Maritime
Le préfet demande l’expulsion d’un dealer de son logement à Saintes, une première dans le département

Une mesure inédite vient d’être mise en œuvre en Charente-Maritime : le préfet a demandé l’expulsion d’un trafiquant de stupéfiants de son logement social à Saintes. Cette décision, rendue possible par la loi anti-trafic de drogue adoptée en juin 2025, marque une nouvelle étape dans la lutte contre le narcotrafic à l’échelle locale.
Une politique de fermeté contre les trafiquants
Le locataire concerné, déjà connu des services de police, utilisait son appartement du quartier Bellevue pour stocker et revendre de la drogue. En août dernier, les forces de l’ordre avaient découvert chez lui plusieurs morceaux de résine de cannabis. Face à cette situation, le préfet a décidé d’engager la procédure de résiliation de bail, prévue par la nouvelle législation. Si le bailleur ne réagit pas, la préfecture peut désormais saisir directement la justice pour demander l’expulsion du locataire.
Cette disposition s’ajoute à un autre outil introduit par la même loi : l’interdiction de paraître, qui permet d’éloigner temporairement les individus impliqués dans des trafics.
Une interdiction de présence appliquée à La Rochelle
Parallèlement, une mesure d’interdiction de paraître a été appliquée pour la première fois à La Rochelle. Un trentenaire, impliqué dans un réseau actif dans le quartier de Mireuil, n’a plus le droit de se rendre sur la place de l’Europe ni dans les rues voisines pendant un mois. La sanction est renouvelable à la demande du préfet. Cette décision s’appuie sur une série d’infractions constatées dans la zone, où les policiers avaient notamment découvert des caches de drogue dans un plafond de galerie commerciale.
Des réactions contrastées parmi les habitants
Dans les quartiers concernés, ces mesures suscitent des réactions partagées. Certains habitants y voient un signal fort envoyé aux trafiquants et un moyen de restaurer la tranquillité publique. D’autres, en revanche, doutent de leur efficacité à long terme et appellent à s’attaquer aux causes sociales et économiques qui alimentent le trafic.
Avec ces nouvelles dispositions, les autorités espèrent renforcer la lutte contre les trafics locaux tout en préservant la sécurité et la sérénité des habitants de Charente-Maritime.