Citoyenneté
Grégory Blanc, sénateur de Maine-et-Loire, alerte sur les moyens des institutions : « Rationaliser, oui, mais sans fragiliser la démocratie »

Ce lundi 28 octobre, le sénateur Grégory Blanc (Place publique – Maine-et-Loire) a présenté devant la commission des finances du Sénat son rapport annuel sur les pouvoirs publics. Ce budget concerne la Présidence de la République, le Parlement, le Conseil constitutionnel, la Cour de justice de la République et les chaînes parlementaires.
Pour 2026, la règle reste la même : pas de hausse ou presque. Le budget global s’élève à 1,14 milliard d’euros, soit une hausse symbolique de 0,2 %. Autrement dit, les crédits sont gelés, sauf pour le Conseil constitutionnel et les chaînes parlementaires. « Le coût de la démocratie reste modeste, à moins de 17 euros par Français », rappelle le sénateur du Maine-et-Loire.
Des économies déjà engagées
Pour Grégory Blanc, les institutions ont déjà beaucoup fait. « Toutes ont engagé des efforts de rationalisation : baisse du nombre de postes, recours à l’intelligence artificielle, réduction des externalisations », explique-t-il.
Mais certains points l’interpellent : « Le nombre de conseillers au cabinet du Président de la République reste élevé, à 49 postes. Et certaines mutualisations avec Matignon ont été supprimées sans justification claire. »
Le sénateur s’inquiète aussi de l’impact du gel budgétaire sur l’entretien des bâtiments historiques et sur les objectifs écologiques, notamment la trajectoire “zéro carbone” fixée au Sénat pour 2040. « Si les dotations ne bougent pas, ces engagements seront impossibles à tenir », alerte-t-il.
Des réserves financières au plus bas
Autre sujet de préoccupation : les réserves de fonctionnement des institutions.
« Aujourd’hui, la plupart ont moins d’un mois d’autonomie financière », constate Grégory Blanc.
Un risque pour la démocratie, selon lui : « Il faudrait pouvoir garantir au moins trois à quatre mois d’indépendance, pour faire face à d’éventuelles crises ou à un blocage institutionnel. »
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : la trésorerie de la Présidence est passée de 20 millions d’euros en 2021 à 4,5 millions en 2025, et celle du Conseil constitutionnel est tombée à 500 000 euros fin 2024. Le Sénat, de son côté, verrait ses réserves chuter de 96 à 32 millions d’euros d’ici 2028 si rien ne change.
Une Cour de justice “hors-sol”
Le sénateur du Maine-et-Loire n’a pas non plus mâché ses mots sur la Cour de justice de la République (CJR), chargée de juger les ministres pour des faits commis dans l’exercice de leurs fonctions. « En 2025, une seule affaire a été instruite, pour un coût de 1,3 million d’euros ! », dénonce-t-il.
Il juge cette juridiction « inutile » et annonce vouloir déposer une proposition de loi constitutionnelle pour la supprimer.
Un appel à la vigilance démocratique
Chef de file de l’opposition au Conseil départemental de Maine-et-Loire, Grégory Blanc conclut avec une mise en garde : « Rationaliser les moyens, oui, mais pas au point de fragiliser les institutions. Ce sont elles qui garantissent la vitalité et l’équilibre de notre démocratie. »
Pour le sénateur angevin, le temps est venu de trouver un juste équilibre entre rigueur budgétaire et protection des piliers de la République.
