Orne
Des artisans ornais au service de Notre-Dame : une pierre à l’édifice parisien

Patrimoine exceptionnel, implication régionale. Plusieurs artisans et ressources ornaises ont contribué à la renaissance de la cathédrale Notre-Dame de Paris, endommagée lors de l’incendie de 2019.
Selon Tendance-Ouest, le chantier titanesque, symbole de l’attachement à ce monument historique, s’apprête à offrir aux Parisiens et aux visiteurs la possibilité de célébrer Noël 2024 sous sa nef rénovée. Parmi les acteurs engagés, des artisans tels que Philippe Giraud, qui a sculpté des ornementations en pierre, et Eric de Catheu, donateur de sept chênes, illustrent la diversité des contributions régionales.
L’Orne : une contribution précieuse à la reconstruction
Bien que l’Orne soit l’un des départements les moins boisés de France, avec un taux de boisement oscillant entre 15 et 25 %, ses forêts ont fourni un bois d’exception pour la restauration de Notre-Dame. Au total, 29 chênes provenant de propriétaires privés ont été choisis, parmi lesquels des arbres majestueux de forêts telles que Réno-Valdieu, Bellême et Moulins-Bonsmoulins. « Nous avons la chance en Normandie de posséder certaines des plus belles forêts de France », souligne François Feillet, patron de la scierie de Tinchebray, qui a fourni des arbres pour le chantier.
Ces chênes héritent d’une gestion forestière initiée au XVIIe siècle par Jean-Baptiste Colbert, ministre de Louis XIV, qui avait favorisé une sylviculture de futaie régulière pour obtenir des bois longs et robustes destinés à la construction navale. « C’est cette tradition qui explique pourquoi nos bois atteignent aujourd’hui de telles hauteurs », ajoute François Feillet.
Un moment historique : l’abattage du dernier chêne
Parmi les contributions marquantes figurent celles des moines de l’Abbaye de la Trappe, donateurs de deux chênes pour la charpente de la cathédrale. Le dernier chêne nécessaire à la reconstruction des charpentes médiévales de la nef et du chœur a été abattu le 8 février 2023, dans la forêt domaniale de Bellême. Cet acte, chargé de symbolisme, marquait la transition entre le travail des forestiers de l’ONF, chargés de sélectionner les arbres, et celui des charpentiers.
Un lien personnel avec la rénovation de Notre-Dame
L’Orne ne s’est pas seulement illustrée par sa contribution matérielle. Benjamin Bourdiol, nouvel architecte des bâtiments de France pour le département, a également eu un lien indirect avec la rénovation de la cathédrale. Anciennement en poste à Paris, où il supervisait notamment le 4e arrondissement, il a travaillé sur des projets de requalification du parvis et l’accueil des touristes, contribuant ainsi à la mise en valeur de l’édifice emblématique.
Grâce à l’implication collective d’artisans, de propriétaires forestiers et d’experts, l’Orne peut être fière de sa pierre apportée à cet ouvrage historique, désormais prêt à ouvrir un nouveau chapitre de son histoire.