Charente-Maritime

Île de Ré : les plages envahies par des milliers de lièvres de mer

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Les rivages de l’île de Ré ont été littéralement tapissés de lièvres de mer ce vendredi 22 novembre. Conséquence directe de la tempête Caetano, ces gastéropodes marins, victimes des violentes conditions en mer, jonchent les plages, mêlés aux algues.


Une mer de gastéropodes sur le sable

Selon Sud-Ouest, les habitants de l’île de Ré ont été surpris par une scène inhabituelle ce vendredi. Sur Facebook, une internaute s’étonnait : « Il y en a des tonnes, c’est quoi ? ». Une interrogation similaire à celle survenue un mois plus tôt, lorsqu’une première invasion avait déjà suscité la curiosité des Rétais : « Ça bouge, c’est quoi ? »

Cette fois, les dégâts sont encore plus importants. Entre la plage du Petit Sergent et celle de Bidon V, au Bois-Plage-en-Ré, des centaines, peut-être des milliers de cadavres de lièvres de mer jonchent le sable, mêlés à une laisse de mer composée principalement d’algues rouges. À chaque marée, la mer emporte une partie de ces dépouilles, ajoutant une dimension éphémère mais frappante à ce phénomène naturel.


Le lièvre de mer : une « aubergine de l’océan »

Le lièvre de mer, ou aplysie, est un mollusque gastéropode fréquent sur les côtes rétaises. Cet animal, surnommé « pisse-vinaigre » en raison de son comportement défensif, émet un liquide violacé pour repousser ses prédateurs lorsqu’il est perturbé. Sous ses plis de peau, il dissimule une fine coquille qui en fait un gastéropode atypique, souvent comparé à une aubergine marine.

Ces créatures hermaphrodites ont une durée de vie d’environ un an. Après leur reproduction, elles cessent de s’alimenter et meurent, un cycle naturel qui explique en partie ces échouages massifs après des tempêtes.


Une biomasse emportée par la tempête

Tout comme le mois dernier, les lièvres de mer se retrouvent mêlés à une importante quantité de macro-algues rouges, notamment des cordes de Solier (Soliera chordalis). Ces algues, typiques des fonds marins des pertuis, contribuent à former une laisse de mer qui s’étend sur des centaines de mètres.

Ces échouages spectaculaires, bien que naturels, sont accentués par les conditions météorologiques extrêmes. La tempête Caetano, avec ses vents violents et ses vagues puissantes, a bouleversé les écosystèmes sous-marins, projetant sur les plages ce qui se trouvait dans les eaux peu profondes.


Un spectacle fascinant mais éphémère

Si les plages offrent un spectacle saisissant, les vagues emportent progressivement les dépouilles des lièvres de mer vers le large. Ce phénomène, bien qu’impressionnant, est un rappel des impacts des événements climatiques sur la faune marine. Pour les Rétais comme pour les visiteurs, ces échouages massifs permettent aussi une observation rare et précieuse d’une espèce qui reste généralement discrète dans les profondeurs marines.

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